30.000 voyageurs SNCF ont été affectés samedi soir par des retards suite à un acte de vandalisme dans les Alpes

Accusant jusqu'à quatre heures de retard pour les plus malchanceux, les premiers voyageurs sont arrivés Gare de Lyon à Paris dans la nuit de samedi à dimanche.

Une ligne SNCF, stratégique dans l'acheminement des vacanciers des stations de ski, a été bloquée pendant plusieurs heures par un acte de vandalisme.

Au bout du quai de la Gare de Lyon, des cafés et des petits snacks ont été distribués à quelques-uns des 30.000 voyageurs qui auront, au total, été touchés par la destruction de câbles sur la ligne Chambéry-Bourg-Saint-Maurice, extrêmement chargée en cette période de vacances hivernales et de séjours à la montagne, dans les stations de ski.

Au milieu des policiers et des agents SNCF déployés en nombre, l'arrivée s'est faite dans le calme mais une annonce a fait pester des voyageurs. L'incident n'étant pas de la responsabilité directe de la SNCF, les billets ne seront en théorie pas remboursés.

Guillaume Pepy, président de la SNCF, a fait le déplacement en gare de Chambéry, où il s'est dit "furieux" de la "destruction" de câbles de signalisation et d'alimentation, sectionnés à la scie près d'Albertville sur la ligne Chambéry-Bourg-Saint-Maurice. "J'espère bien qu'on trouvera le ou les coupables très rapidement et qu'ils seront poursuivis et sanctionnés", a déclaré le PDG.

Entreprises à la mi-journée, les réparations ont pris fin vers 18H00 et la circulation a repris après plusieurs heures de perturbations. "On réinjecte les trains au fur et à mesure dans le trafic. On peut considérer que le problème sera réglé vers 23H30, lorsque les derniers trains arriveront à Bourg-Saint-Maurice", avait précisé à l'AFP le directeur de cabinet du préfet de Savoie, Xavier Idier.

Le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani a dénoncé un possible "sabotage". "S'il s'avère que c'est du sabotage avéré, j'espère que la justice sera d'une rigueur exemplaire, parce que des dizaines de milliers de voyageurs, des dizaines de milliers de familles (...) vont subir cinq heures, six heures, sept heures de retard à cause de quelques voyous", a déclaré Thierry Mariani.

Qualifiant l'incident de "vandalisme ou de vol de cuivre", la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a quant à elle annoncé qu'elle allait lancer "un plan d'urgence pour améliorer la sécurisation des voies" ferroviaires. Elle a cité "un contrôle renforcé des installations, un marquage des câbles pour gêner la revente et la mise en place d'un dispositif d'alertes automatiques par GSM en cas de rupture de câbles".

L'enquête en cours: un suspect recherché
Confiée à la gendarmerie, l'enquête s'orientait dimanche vers "un individu repéré tôt samedi à proximité des voies, peu avant l'heure supposée du sabotage, vers 9H00", selon le chef de cabinet du préfet de Savoie, Xavier Idier. "Le fait qu'il ait été vu seul conforte l'hypothèse de la malveillance. Dans les affaires de vol de métaux, les gens agissent généralement en groupe pour pouvoir emporter les câbles volés", a-t-il précisé.

"Un homme de 40-50 ans un peu trapu, portant un blouson, un bonnet et un sac à dos, a été vu samedi à proximité des voies vers 9H15-9H30", soit l'heure supposée où plusieurs câbles ont été sectionnés sur cette ligne, a indiqué le procureur de la République d'Albertville, Patrick Quincy.

Actes de vandalisme en augmentation
La SNCF est de plus en plus souvent confrontée à des vols de câbles, particulièrement en cuivre, qui ont doublé avec l'envolée des cours, provoquant des retards pour les trains. En septembre 2010, la société dénombrait 40 vols de câbles par semaine et évaluait son préjudice à plusieurs dizaines de millions d'euros.