A Lyon, des affiches "Doucet m'a tuer" placardées sur certains commerces

De nombreux commerçants indépendants et l'opposition de droite accusent le maire actuel de ruiner l'activité du centre-ville en en chassant les voitures.

Christophe Vincent

Radio France

Publié le 15/05/2025 09:54 Mis à jour le 15/05/2025 09:57

Temps de lecture : 2min

Des affiches "Doucet m'a tuer" ont été placardées sur des commerces du centre-ville de Lyon, début mai 2025. (RICHARD MOUILLAUD / MAXPPP)

"Doucet m'a tuer, fossoyeur des petits commerçants" : des affiches, écrites en lettres rouges avec une faute de grammaire sur fond blanc, ont été placardées sur plusieurs commerces du centre-ville de Lyon. Ces posters, en référence à la célèbre affaire criminelle Omar Raddad, sont apparus début mai sur des commerces fermés définitivement dans le quartier de la Presqu'île.

"On crève ou on est déjà mort !"

"C'est une forme d'humour un peu satirique. Il n'y a pas eu de casse, il n'y a pas eu de tag, c'est juste collé avec un petit scotch", estime Christophe Cédat, restaurateur. Avant de préciser :"Le commerce à Lyon est en train de mourir. Il y a toujours une réalité derrière un message". Alexandra Le Creff, qui tient une maroquinerie, elle aussi approuve le message : "On crève ou on est déjà mort ! Quand il faut une heure et demie pour arriver en ville, trois heures pour sortir d'un parking... On change ses habitudes d'achat. Et faire revenir un client, c'est très long, et on n'a pas le temps d'attendre". Selon Le Progrès, le taux de vacance dans la zone a augmenté de plus de 50% ces trois dernières années, quand la baisse de chiffre d’affaires atteint 30%.

Devant les affichettes, les Lyonnais sont partagés. "Il y a plein de commerces qui ferment. Et puis c'est remplacé par des boutiques de merde. Les burgers, les machins, les trucs, c'est tout ce qui va rester. C'est triste...", estime un passant. "Lyon avait des commerçants partout, et maintenant il y en a de moins en moins", considère un autre. "Je viens toujours autant en centre-ville faire mes courses. Avec toutes les pistes cyclables sécurisées, je me sens plutôt en capacité de venir avec mes enfants, comme voyait mon petit garçon de 4 ans et demi à sa vélo en plein centre-ville. Moi, Doucet ne m'a pas tué jusqu'ici", glisse une jeune maman.

De son côté, Grégory Doucet ne commente pas ses attaques. Mais certains s'inquiètent déjà du ton que pourrait prendre la future campagne des municipales, alors que Jean-Michel Aulas fait toujours mystère de ses intentions.