Accident de Brétigny : la maintenance mise en cause, la SNCF ne conteste pas
Le procureur d'Evry a présenté lundi les conclusions des experts sur cette catastrophe, qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés en juillet 2013.
Un an après la catastrophe ferroviaire, le procureur d'Evry a présenté, lundi 7 juillet, les conclusions des experts, désignés par la justice pour déterminer les causes de l'accident de Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés, le 12 juillet 2013. Selon le rapport, la cause principale du déraillement du train Intercités n° 3657 Paris-Limoges en pleine gare est un "déficit dans la qualité de la maintenance" sur cette partie du réseau. Le procureur a rappelé au passage que les deux experts, Michel Dubernard et Pierre Henquenet, écartaient "formellement l'hypothèse de l'acte de malveillance".
Selon le magistrat Eric Lallement, les experts désignés par la justice ont rendu des conclusions "sévères", relevant "une centaine de défauts", "visibles" et "critiques", sur l'aiguillage incriminé. Leur rapport confirme que "c'est bien le basculement d'une éclisse qui est la cause de cette catastrophe".
L'examen visuel de la partie centrale de l'aiguillage a fait apparaître "211 faits remarquables dont une centaine de défauts qui ne sont pas le fait de l'accident", relève le document. Parmi ces défauts figurent notamment des "éléments de fixation desserrés ou absents", dont certains étaient anciens, datant de "entre un et huit mois avant la catastrophe" voire de 2008 pour une fissure.
La SCNF promet "la vérité sans tabou"
Ces anomalies étaient, pour la plupart, "connues de la SNCF ou de ses agents, sans pour autant qu'il y soit remédié de façon adéquate", selon le rapport. Au final, les experts retiennent trois facteurs ayant conduit à l'accident : des manuels d'entretien trop complexes et donc impossibles à mettre en œuvre sur le terrain, une insuffisance de prise en compte des anomalies rencontrées et un mauvais suivi des interventions.
"J'ai dit la responsabilité de la SNCF dans l'accident", a martelé Guillaume Pépy, lors d'une conférence de presse, lundi 7 qui précise : "Nous ne contestons en rien ce qu'a dit le procureur de la République." Mais le président de la SNCF a tout de même tenu à préciser que "ce n'est pas parce qu'il y a le cas Brétigny qu'il y a des problèmes sur tout le réseau". Il a aussi promis "la vérité sans tabou" tout en refusant de commenter les rapports. "Nous ne pouvons pas commenter les deux rapports que nous n'avons pas en main", s'est-il justifié expliquant que la justice ne lui avait rien remis et que seul un "résumé des 200 pages" était disponible dans la presse.
Il appartient désormais aux juges d'instruction d'établir les responsabilités de l'exploitant Réseau ferré de France (RFF) et de la SNCF.
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