Migrants : les injonctions du Conseil d'État pourraient conduire à "reproduire la jungle", selon la maire de Calais
Nathalie Bouchart, maire Les Républicains de Calais (Pas-de-Calais), a expliqué, lundi sur franceinfo, que la décision du Conseil d'État pouvait conduire à "reproduire des conditions dont on connaît l'issue".
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Le Conseil d'État a rejeté, lundi 31 juillet, l'appel de la ville de Calais (Pas-de-Calais) et du ministère de l'Intérieur à l'encontre d'une décision du tribunal administratif de Lille les obligeant à déployer des points d'accès à l'eau pour les migrants. "Je considère que la ville de Calais a fait beaucoup et que si l'État veut reproduire des conditions dont on connaît l'issue, c'est de sa seule responsabilité", a expliqué, lundi 31 juillet sur franceinfo, Natacha Bouchart. Pour la maire Les Républicains de Calais, les injonctions du Conseil d'État pourraient conduire à "reproduire la jungle de Calais".
franceinfo : Pourquoi ne comptez-vous donner suite aux injonctions du Conseil d'État ?
Natacha Bouchart : Franchement, c'est très décevant. On n'a pas pris en compte tous les arguments qui ont été développés par la ville, notre vécu, notre expérience et les différentes dispositions qui ont été testées. La décision prise va à l'encontre du bien-être des migrants qui doivent impérativement accepter l'aide proposée par le ministre de l'Intérieur. Des centres d'accueil et d'orientation sont mis à leur disposition dans des conditions très humanitaires. Sur la ville de Calais on a essayé plusieurs dispositions, qu'il s'agisse de l'accueil de douche, des repas, des dispositifs destinés aux femmes les plus fragiles, aux enfants. On a rouvert un centre d'accueil de jour qui s'est transformé en accueil de jour. Face à cette situation, je ne peux pas reconduire les mêmes dispositifs qui pourraient reproduire la jungle de Calais. Je suis là aussi pour protéger ma population, son économie, éviter les rixes entre migrants. Je ne peux pas accepter la décision du Conseil d'État qui me contraint. Je prends des risques, mais c'est un risque personnel.
Selon vous, par ces mesures, l'État vous oblige à réinstaller un nouveau camp, une nouvelle jungle ?
Oui tout à fait. Je demande au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb de tenir ses engagements. C'est ce qu'il était en train de faire, puisqu'il a ouvert deux centres pour accueillir des migrants qui sont ici aujourd'hui. Ces migrants doivent accepter cette proposition. Je considère que la ville de Calais a fait beaucoup et que si l'Etat veut reproduire des conditions dont on connaît l'issue, c'est de sa seule responsabilité. Il faudra qu'il réquisitionne. La ville de Calais ne refuse pas l'eau aux migrants. Il y a des fontaines dans le périmètre qui sont publiques. Il y a des associations qui distribuent de l'eau. On n'a jamais assoiffé les migrants, tout le monde a eu à manger. Tous les décès qui ont lieu ont été provoqués par les migrants eux-mêmes en risquant leur vie pour passer en Angleterre.
Jusqu'où peut aller le bras de fer entre l'État et la ville de Calais ?
Je ne sais pas jusqu'où il peut aller. Je ne m'inscrirai pas dans cette démarche d'ouvrir un centre pour mineurs tant que je n'ai aucune garantie du gouvernement, que dans la réforme du droit d'asile, il y aura un dispositif spécifique pour Calais qui est une ville frontière. C'est aussi le cas, si je n'ai pas non plus de réponse sur les migrants qui ne demandent rien et qui sont là en train d'errer espérant seulement passer en Angleterre, alors qu'ils refusent l'aide que l'État leur apporte.
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