Le monde judiciaire a entamé lundi une grève du zèle pour obtenir davantage de crédits après une première action en mars
18 organisations professionnelles ont appelé avocats, magistrats et greffiers à une action qui pourrait à long terme menacer de blocage certaines juridictions.Ils entendent appliquer strictement les règles de fonctionnement des juridictions, comme l'obligation de disposer d'un greffier à l'audience pour protester contre l'engorgement de la chaîne.
18 organisations professionnelles ont appelé avocats, magistrats et greffiers à une action qui pourrait à long terme menacer de blocage certaines juridictions.
Ils entendent appliquer strictement les règles de fonctionnement des juridictions, comme l'obligation de disposer d'un greffier à l'audience pour protester contre l'engorgement de la chaîne.
Le 9 mars dernier, une journée d'action contre la "paupérisation" de la justice et le projet de réforme de la procédure pénale avait amené des milliers de personnels de justice à manifester dans toute la France.
L'idée, selon les syndicats, n'est pas de "tout bloquer du jour au lendemain". Les intervenants judiciaires sont néanmoins invités à refuser les audiences à rallonge s'achevant parfois à des heures avancées de la nuit, celles menées sans greffier alors qu'il est obligatoire, ou assurées par un juge unique quand il devrait y en avoir trois.
Une circulaire, dite "Lebranchu", de juin 2001 stipule que les audiences ne doivent pas durer plus de six heures de suite, afin de garantir aux justiciables la même qualité d'écoute de la part des juges.
Lundi matin, des greffes interrogés au TGI de Paris fonctionnaient normalement. Certains services n'avaient pas encore intégré le mot d'ordre, prévoyant plutôt une action jeudi, nouvelle journée nationale de protestation contre la réforme des retraites.
Adresser un message à l'opinion
Des réunions d'information vont avoir lieu dans les juridictions, par exemple à Nancy lundi soir, a expliqué Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la magistrature (SM, second syndicat de magistrats, classé à gauche). "Les gens en ont plus que marre", a-t-elle estimé, soulignant que les professionnels étaient "toujours pris entre ce ras-le-bol et le souci de ne pas nuire aux justiciables".
Pour Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), le but du mouvement est d'adresser un message à l'opinion.
"Le monde judiciaire veut exprimer son ras-le-bol sur l'absence de moyens donnés à la justice depuis des années. S'il n'y avait pas la conscience professionnelle de tout le monde, la machine pourrait s'arrêter de fonctionner", a-t-il dit.
Le ministère de la Justice "entend les inquiétudes"
Si le ministère dit entendre les inquiétudes, son porte-parole, Guillaume Didier, estime que des efforts sont consentis. Le budget de la justice a été augmenté de 50% entre 2002 et 2010 et 400 postes de magistrats - autant de greffiers - ont été créés depuis 2007, a-t-il dit.
Les protestataires demandent aux juges de faire en sorte que les audiences ne durent pas plus de six heures de suite et aux magistrats siégeant seuls de renvoyer l'examen des affaires devant des formations collégiales.
La justice française a fonctionné en 2009 avec 6,6 milliards d'euros (2,5% du budget de l'Etat).
Le Conseil de l'Europe classe la France au 35e rang sur 43 pour son effort financier en faveur de la justice.
Le projet de réforme de la procédure pénale, avec notamment
l'idée de supprimer le juge d'instruction, a été repoussé sine die. Alors qu'il était question d'une présentation au Parlement en 2011, aucune date n'est fixée.
Le gouvernement assure cependant que le projet est maintenu.
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