Le trafic est normal sur la quasi totalité du réseau, a indiqué la SNCF au lendemain de la fin d'une grève de 15 jours
Le trafic est "normal" sur les grandes lignes -TGV, réseau international, Corail, Teoz, Intercités- et "quasi normal" sur les Transiliens et TER où il reste "quelques légères perturbations".La grève a été "trop longue pour tout le monde, en particulier pour les grévistes", a estimé jeudi sur Europe 1 Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.
Le trafic est "normal" sur les grandes lignes -TGV, réseau international, Corail, Teoz, Intercités- et "quasi normal" sur les Transiliens et TER où il reste "quelques légères perturbations".
La grève a été "trop longue pour tout le monde, en particulier pour les grévistes", a estimé jeudi sur Europe 1 Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.
"Il est anormal de rester aussi longtemps dans ce type de situation sans pouvoir discuter à tous les échelons", a-t-il dit, son syndicat, majoritaire à la SNCF, ayant appelé à la grève avec Sud-Rail. Bernard Thibault a réfuté l'argument selon lequel cette grève pouvait se réduire à "un combat personnel" de Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminot, dont les rapports avec l'actuel PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, sont tendus. "Comme si un conflit de cette nature pouvait s'expliquer par le comportement d'un seul individu", a-t-il souligné.
Enfin, Bernard Thibault a défendu le fait que la dernière grève à la SNCF n'avait aucun "caractère corporatiste", mais plutôt "un intérêt général", surtout quand les cheminots défendent l'avenir du fret ferroviaire, un des axes du "Grenelle de l'environnement" visant à lutter contre la pollution.
Les cheminots ont voté mercredi pour la reprise du travail dans presque toutes les régions, lors d'une série de rencontres entre syndicats et direction. Ces votes mettent fin au plus long conflit dans l'entreprise depuis celui sur les réformes des régimes spéciaux de retraite en 2007. Ils font suite à la première rencontre syndicats/direction de la SNCF qui a débouché sur l'annonce d'une table ronde à la mi-mai. "Aujourd'hui, nous sortons de la grève", s'est félicité mercredi le directeur des ressources humaines de l'entreprise publique, François Nogué, qui a reçu séparément les quatre principales organisations syndicales de l'entreprise (CGT, Unsa, CFDT, Sud-Rail), au lieu d'une table ronde initialement prévue. "Aujourd'hui, nous ne donnons pas de prime à la grève, mais les portes du dialogue sont ouvertes", a insisté François Nogué en annonçant la poursuite des négociations à l'échelon régional, en plus de la table ronde de la mi-mai, où la direction prévoit d'inscrire à l'ordre du jour la question de l'emploi.
Les syndicats divisés
A l'issue de sa rencontre avec la direction, la CGT, premier syndicat à la SNCF, a annoncé des avancées en matière d'emploi. "Le budget recrutement 2010 sera dépassé au-delà des 2.300 recrutements prévus", a déclaré Laurent Russeil, secrétaire général adjoint de la CGT-cheminot. M. Russeil a aussi fait part "d'inflexions significatives" sur les restructurations et assuré que la direction était disposée à discuter dans les semaines à venir de l'organisation de la production et du fret.
"Il n'y a pas d'avancée, la direction reste dans sa posture de ne pas répondre aux cheminots grévistes", a estimé pour sa part Sud-Rail en soulignant qu'en 2010, il y aurait "au moins 3.100 postes en moins à la SNCF", en faisant le solde des embauches et des départs prévus. "Il faut qu'on dresse un bilan de cette grève maintenant", a-t-il ajouté tout en se refusant d'en tirer un au soir du 15e jour de conflit. Interrogé sur la faible mobilisation de cheminots dans certains bastions de Sud-Rail, comme à Paris-Saint-Lazare, Alain Cambi a répondu que la grève avait eu "un début compliqué, et on regrette qu'il n'y ait pas eu d'appel unitaire des organisations en grève".
La CFDT et l'Unsa qui ne s'étaient pas jointes au mouvement, ont aussi affirmé qu'il n'y avait "pas de nouveaux recrutements annoncés" en plus des 2.300. La direction a juste parlé "d'ajustements" a précisé Jean-Daniel Bigarne (Unsa). La veille des discussions, la CGT avait estimé que la direction était poussée à ouvrir des négociations "sous la contrainte de la mobilisation". Un avis contesté par Sud-Rail qui avait accusé l'entreprise publique de vouloir "diviser" les syndicats.
Une "grève de trop", selon Eric Woerth
Ce conflit restera emblématique de la rivalité entre Sud-Rail et la CGT, les deux premiers syndicats de la "vieille dame du rail" à l'origine de la grève mais avec des préavis différents: Sud-Rail demandant à tous les cheminots de faire grève, et la CGT seulement aux contrôleurs, conducteurs et agents du fret.
La reprise du travail a révélé d'autres divergences de vues. Les conducteurs de Midi-Pyrénées, un des noyaux durs du mouvement, n'ont en effet voté qu'à une très faible majorité la reprise du travail, les délégués CGT estimant avoir reçu des garanties alors que ceux de Sud-Rail prônaient la poursuite. Le front s'était déjà fissuré mardi quand les contrôleurs avaient voté la reprise du travail. La suspension de la grève a aussi été entérinée en Rhône-Alpes, à l'exception de Chambéry et de deux sites de fret, et en Franche-Comté mais le mouvement a été reconduit mardi dans certains établissements d'Aquitaine ou d'Ile-de-France, à l'appel de la CGT et de Sud-Rail.
Pour le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, cette grève "n'a servi à rien puisqu'il n'y a pas eu de négociations" durant le conflit. "Les discussions qui commencent aujourd'hui étaient prévues par la SNCF quoi qu'il arrive", a-t-il ajouté. Même son de cloche pour le ministre du Travail Eric Woerth, pour qui cette grève est "une grève de trop". Quant à son collègue de l'Industrie Christian Estrosi, il a fustigé le manque de "solidarité" des syndicats grévistes, face à la paralysie du transport aérien. Selon le ministre, Sud-Rail aurait été capable de faire "la grève du déblaiement" après le séisme en Haïti. Une comparaison "scandaleuse de bêtise", a répondu le syndicat.
Les dédommagements promis par la SNCF
Concernant les dédommagements, les voyageurs victimes de la grève seront remboursés à 100% "quel que soit le billet, quel que soit le type de train", selon Barbara Dalibard, directrice de la branche voyage de la SNCF. "Tout client qui n'a pas pu voyager ces neuf derniers jours sera indemnisé à 100% quel que soit son billet, quel que soit le type de train", a-t-elle dit. Jusqu'à la fin de la grève tout type de billet est valable sur tous les trains ayant la même destination, a précisé Mme Dalibard.
Alsace: trafic SNCF perturbé jeudi après l'agression d'un contrôleur
Le trafic SNCF était perturbé jeudi matin en Alsace en raison d'un mouvement de grève spontané des contrôleurs, au lendemain de l'agression d'un de leurs collègues à Mulhouse (Haut-Rhin). Seul le trafic des trains régionaux (TER 200) était perturbé, les grandes lignes et les TGV n'étant pas touchés. Le contrôleur a été agressé mercredi après-midi dans un TER qui circulait entre Bâle et Strasbourg. En réponse, la SNCF a rapidement décidé de renforcer sa surveillance générale et d'accroître la présence policière dans les trains.
La SNCF invite les voyageurs à se connecter sur www.sncf .com pour tous les trafics, www.abcdtrains.com pour les prévisions les Transiliens par gare, ou à appeler les numéros verts 0805 90 36 35 pour les grandes lignes et TER, 0805 700 805 pour les Transiliens.
Renseignements: 0805 90 36 35 pour les grandes lignes et TER, 0805 700 805 pour les Transiliens.
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