Le troisième procès d'Yvan Colonna s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris
Jugé pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, l'accusé est entré dans le box cinq minutes avant le début de l'audience, le visage éclairé d'un grand sourire pour adresser un geste de la main à ses proches.
Jugé pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, l'accusé est entré dans le box cinq minutes avant le début de l'audience, le visage éclairé d'un grand sourire pour adresser un geste de la main à ses proches.
Peu de temps auparavant, la famille du préfet Erignac, sa veuve, sa fille et son fils s'étaient installés sans dire un mot à la presse sur les places réservées aux parties civiles.
Yvan Colonna , 51 ans, va être rejugé par une cour spécialement composée pour les affaires de terrorisme, composée de neuf magistrats professionnels. Le procès devrait durer au moins jusqu'à la mi-juin .
La famille du haut fonctionnaire sera, quant à elle, pour la cinquième fois partie civile, en comptant les procès des autres membres présumés du commando.
Une nouvelle donne pour la défense
"Depuis le début il proclame son innocence, sa ligne de défense n'a pas changé", a déclaré un des conseils d'Yvan Colonna, Me Pascal Garbarini. Simplement, a-t-il ajouté, "il a compris que l'accusation avait toujours cherché à le dépeindre comme quelqu'un capable de tuer", alors "il a décidé de s'expliquer davantage".
Il a en outre un "ressort psychologique nouveau" depuis son mariage en détention début mars.
En ce premier jour consacré à des questions de procédure, les cinq avocats de l'accusé ont tenté de convaincre la cour de ne pas tenir compte des premières dénonciations de ses complices présumés, passées en 1999 lors de gardes à vue "illégales".
Sous l'impulsion de la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH), du conseil constitutionnel et de la cour de cassation, une réforme de la garde à vue, imposant la présence d'un avocat, est entrée en vigueur le 15 avril.
"S'il n'y a plus les gardes à vue, il ne reste rien" à l'accusation, a affirmé un autre conseil d'Yvan Colonna, Me Eric Dupond-Moretti.
La famille Erignac à nouveau éprouvée
"La famille est un peu accablée" à l'idée d'un nouveau procès, qui va encore raviver "tout un tas de souvenirs", a indiqué Me Yves Baudelot, l'un des avocats de la veuve du préfet, Dominique Erignac, et de ses enfants Marie-Christophine et Antoine. "Mme Erignac m'expliquait l'autre jour qu'en mettant tous les procès les uns à la suite des autres, elle aura passé plus de six mois sur les bancs de la cour d'assises de Paris", a-t-il ajouté. "Ca lui est extrêmement pénible. Cela fait 13 ans que ça dure, elle veut en terminer".
Mme Erignac garde la "certitude que celui qui a assassiné son mari, c'est Yvan Colonna", a ajouté Me Philippe Lemaire, qui assiste la veuve et les enfants du préfet assassiné depuis le tout premier procès, en juin-juillet 2003.
Rappel des précédentes procédures
Huit militants nationalistes avaient alors été jugés par la cour d'assises spéciale de Paris (composée de magistrats professionnels). Deux, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour assassinat, les six autres écopant de peines allant de 15 à 30 ans pour complicité.
Seuls Vincent Andriuzzi et Jean Castela, présentés comme les "cerveaux du crime" et rédacteurs des revendications, feront appel. Ils seront acquittés pour l'assassinat au terme du deuxième procès, en février 2006, mais condamnés respectivement à huit et dix ans de prison pour des attentats sur le continent en 1994.
En novembre-décembre 2007, Yvan Colonna, désigné comme le tireur par plusieurs membres du commando qui se sont ensuite rétractés, comparait à son tour. En fuite depuis mai 1994, il avait été arrêté le 4 juillet 2003, pendant le procès de ses complices présumés. Le 13 décembre 2007, il est condamné à la perpétuité et fait appel. Au terme de son deuxième procès, en février-mars 2009, il écope de nouveau de la perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans. Le verdict est annulé pour vice de procédure par la Cour de cassation le 30 juin 2010.
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