Les obsèques de Georges Frêche, mort dimanche d'une crise cardiaque, auront lieu mercredi matin à Montpellier
Elles seront célébrées en la cathédrale Saint-Pierre. Le président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, 72 ans, est mort à 18h45 alors qu'il signait un parapheur dans son bureau.Personnage controversé, exclu du Parti socialiste en 2007 pour propos racistes, il avait été triomphalement réélu aux élections régionales de mars 2010.
Elles seront célébrées en la cathédrale Saint-Pierre. Le président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, 72 ans, est mort à 18h45 alors qu'il signait un parapheur dans son bureau.
Personnage controversé, exclu du Parti socialiste en 2007 pour propos racistes, il avait été triomphalement réélu aux élections régionales de mars 2010.
L'ancien maire de Montpellier avait été réélu en mars à la tête du conseil régional de Languedoc-Roussillon, après avoir largement dominé le second tour du scrutin des régionales, réunissant 54,19% des suffrages, devant l'UMP (26,43%) et le FN (15,67%).
La campagne avait été marquée notamment par son bras de fer avec le PS, qui l'avait déjà exclu de ses rangs en 2007 pour ses dérapages verbaux et lui avait opposé une liste conduite par Hélène Mandroux, maire de Montpellier.
Georges Frêche, qui présidait la région depuis 2004, se laissait souvent aller à des dérapages verbaux. Après avoir estimé qu'il y avait trop de Noirs dans l'équipe de France de football, l'élu languedocien avait été exclu du Parti socialiste par la commission nationale des conflits du PS. Une altercation verbale avec des Harkis avait également soulevé une violente polémique en 2006.
"Dans cette équipe, il y a neuf Blacks sur onze, déclarait-il en novembre 2006, la normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre (...) s'il y en autant, c'est parce que les Blancs sont nuls (...) bientôt, il y aura onze Blacks (...) ça me fait de la peine."
Né en 1938 dans le Tarn, élu pour la première fois maire de Montpellier en 1977, Georges Frêche avait fait la une de l'actualité récemment en inaugurant en grande pompe cinq statues des "grands hommes", dont celle de Lénine. Une initiative controversée.
Marié et père de cinq filles, Georges Frêche, qui ces dernières années marchait avec peine, était également souvent décrié pour son autoritarisme et ses colères tonitruantes.
Cet ancien maoïste, élève de l'école des Hautes études commerciales (HEC), était aussi agrégé de droit, spécialiste du droit romain, qu'il a enseigné à l'université de Montpellier.
Un spécialiste des dérapages verbaux
- Janvier 2010 : "Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème, il a une tronche pas catholique", a-t-il dit à l'adresse de Laurent Fabius, d'origine juive.
- Juin 2006 : il compare sa ville à un "poste avancé de Tsahal", l'armée israélienne (en référence à la présence d'artistes de ce pays au festival Montpellier Danse).
- Février 2006 : "Vous êtes allés avec les gaullistes (...). Ils ont massacré les vôtres en Algérie et encore, vous allez leur lécher les bottes! (...) Vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur!" (s'en prenant à des Harkis)
- Novembre 2005 : "Je me demande si ce ne sont pas les flics qui, comme en mai 1968, mettent le feu aux bagnoles" (lors de l'inauguration d'une mosquée).
- Avril 2005 : "J'espère qu'il sera meilleur que l'autre abruti (ndlr: Jean Paul II). Celui-là, on le jugera sur le mariage des prêtres et la capote" (après l'élection du nouveau pape Benoît XVI).
- Février 2005 : Nicolas Sarkozy ? Un "grand mamamouchi aux talons compensés".
- Juin 2000 : "Ne vous inquiétez pas pour la dame, elle n'a que les oreillons et on lui tient les oreilles au chaud" (à propos d'une femme en tchador, lors de l'inauguration du tramway de Montpellier).
Les réactions
- La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a salué dimanche la mémoire de Georges Frêche, "un grand élu visionnaire et bâtisseur dont le nom restera à jamais lié à Montpellier et à sa région". "Au-delà des désaccords que nous avons pu avoir, je souhaite me souvenir d'un homme courageux et engagé", ajoute Mme Aubry dans un communiqué.
- L'ancien numéro un du PS, François Hollande, a rendu hommage dimanche soir à Georges Frêche, décédé d'un arrêt cardiaque, en saluant "un bâtisseur et un visionnaire pour sa ville et sa région". "Georges Frêche était une forte personnalité. Il avait une conviction telle qu'il pouvait déplacer des montagnes, ce qu'il a fait pour sa ville de Montpellier et sa région", a-t-il déclaré, interrogé par l'AFP.
- Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a estimé dimanche que le président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon Georges Frêche était un homme "qui avait compté pour la gauche dans la région" mais avait aussi été auteur de "dérives regrettables". "C'était un homme politique qui a compté dans sa région, avec une forte personnalité", a déclaré Pierre Laurent à l'AFP. "Malheureusement il y avait eu dans les dernières années des dérives et il avait tenu des propos condamnables que nous n'avons pu cautionner ni accepter, et qui avaient conduit à une rupture entre lui et nous dans la région."
- Christophe Girard, adjoint PS au maire de Paris chargé de la culture, s'est dit dimanche soir "pas particulièrement attristé" par le décès de Georges Frêche, même si le président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon était "un très fin politique". "Georges Frêche était certes un homme cultivé, un très fin politique, mais sans aucune morale donc son décès ne peut pas m'attrister, sa mort ne m'attriste pas particulièrement", a dit Christophe Girard à l'AFP.
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