En meeting à Metz, Jean-Luc Mélenchon qualifie Marine Le Pen de "semi-démente"
A Metz, le candidat du Front de gauche s'est adressé à "la France des invisibles et des maltraités", dénonçant point par point les positions de la candidate du Front national.
Jean-Luc Mélenchon est en pleine forme. "Sa prestation dans 'Des paroles et des actes' lui a donné encore un peu plus d'envie et de panache", se réjouit son entourage, en répétant à l'envi que l'émission de France 2 a fait l'une de ses meilleures audiences en recevant le candidat du Front de gauche, jeudi 12 janvier. Les sondages, eux aussi, sont encourageants. Une enquête BVA publiée mardi 17 janvier montre que 23 % des sondés n'excluent pas de voter pour lui. Alors en meeting à Metz (Moselle), mercredi 18 janvier, l'ancien sénateur socialiste passe à la vitesse supérieure, en ciblant d'abord celle que les classes populaires plébiscitent dans les sondages : Marine Le Pen.
Face à un peu plus de deux mille personnes, Jean-Luc Mélenchon s'adresse à "la France des invisibles", "des maltraités". Un plagiat de la candidate frontiste, qui s'était présentée en porte-voix des "invisibles" et des "oubliés", début décembre dans ce même Palais des sports de Metz ? Non, "c'est elle qui m'a copié !", rétorque Mélenchon. "En plus de ne rien comprendre aux chiffres, elle n'a pas d'imagination." Et de la qualifier, devant les journalistes, de "semi-démente".
"Ne vous abandonnez pas au parti de la haine !"
"Son père condamnait la bande des quatre, voilà qu'elle en fait partie ! Voilà qu'elle veut sentir bon !", ironise-t-il. Rires dans la salle. "Allez madame, on vous connaît..." Puis, point par point, Jean-Luc Mélenchon s'attache à montrer à son auditoire en quoi Marine Le Pen n'est pas, selon lui, la candidate des ouvriers. Plafonnement des loyers ? "Elle y est farouchement opposée !" Instauration de salaires maximums ? "Elle répond que c'est une idée soviétique !" Hausse des impôts pour les riches ? "Elle préfère les baisser !" Revalorisation du Smic à 1 700 euros ? "Elle dit que c'est une mesurette ! Eh bien vas-y madame, sors de ton château de Montretout, et va vivre avec la mesurette !", grince Mélenchon. Succès garanti. "Serrez-vous les coudes, insiste-t-il. Nous sommes le parti du partage, ne vous abandonnez pas au parti de la haine !"
Après un peu plus d'une heure de discours, ceux qui sont venus l'écouter sortent un peu plus convaincus encore qu'ils ne sont entrés. "C'est une bouffée d'oxygène. Il est le seul à gauche à avoir le courage de s'attaquer à la citadelle de la finance", se félicite Armand, 64 ans, retraité de la SNCF et toujours militant à la CGT. "Il a raison de dénoncer l'escroquerie du FN. Nous devons tous relayer son message auprès de ceux qui sont tentés de voter pour Le Pen. Ce n'est qu'une riche héritière prête à tout pour prendre le pouvoir", ajoute Mireille, employée à La Poste.
Les militants égratignent François Hollande
Mais Marine Le Pen n'est pas la seule à en prendre pour son grade. "François Hollande ne va pas assez loin dans ses propositions. Il faut qu'il s'engage, qu'il fasse des promesses !", regrette Emilienne, 75 ans, qui a fait une soixantaine de kilomètres pour assister au meeting. Francis, un Nancéien de 46 ans, a voté pour Hollande à la primaire, "parce qu'il est le mieux placé pour battre Sarkozy". "Mais plus ça va, plus je m'interroge. On ne sait jamais s'il fera ce qu'il dit. Il me déprime !" Annick, elle, est plus critique encore : "C'est l'autre face de la pièce capitaliste... Ce que je ferai au second tour ? Ne m'en parlez pas pour l'instant !"
Tous, à commencer par l'intéressé lui-même, en sont en tout cas convaincus : plus le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour sera élevé, plus il aura de poids dans les négociations avec François Hollande entre les deux tours de la présidentielle. Ses proches sentent "une nouvelle ampleur depuis les émissions de télévision et le meeting de Nantes, dimanche dernier". Le candidat, qui est encore en-dessous de la barre des 10 % dans les intentions de vote, veut y croire. "Pour aller de 8 % à 51 %, il y a du chemin", sourit-il. Mais "on a déjà monté quelques marches, le reste va suivre !"
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