Avenir de la Nouvelle-Calédonie : une majorité de la classe politique salue l'accord, le RN exprime de "vives inquiétudes"

Pour mettre en œuvre l'accord conclu samedi entre l'Etat et les forces politiques calédoniennes, il faudra que soit voté un projet de loi constitutionnelle, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, assiste à la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 14 mai 2025. (TELMO PINTO / NURPHOTO / AFP)
Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, assiste à la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 14 mai 2025. (TELMO PINTO / NURPHOTO / AFP)

Le Rassemblement national pourrait ne pas voter la modification de la Constitution qui prévoit d'y inscrire un futur "Etat de la Nouvelle-Calédonie". C'est ce qu'a annoncé, dimanche 13 juillet, le député RN Jean-Philippe Tanguy. "C'est possible qu'on le vote, mais c'est possible qu'on ne le vote pas. Dans les annonces grand public qui ont été faites autour de cet accord, nous avons de vives inquiétudes sur les mots qui sont employés. Evidemment, créer un Etat au sein de l'Etat français, ça pose une question importante. Créer une nationalité à côté de la nationalité française, ça pose une question fondamentale", a déclaré ce proche de Marine Le Pen sur LCI.

"Le diable se cache dans les détails", a prévenu Jean-Philippe Tanguy, pour justifier la prudence de l'extrême droite sur ce sujet. "Nous prenons avec sérieux cet accord, nous n'avons pas pris de posture politicienne immédiatement, sans avoir à connaître du détail", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, Marine Le Pen a jugé de son côté que cet accord "ambigu" ne pouvait que "faussement satisfaire les deux principales parties prenantes de la vie publique calédonienne", tout en reconnaissant qu'"à brève échéance, il conjure sans doute le risque du pire".

LFI sur la réserve

De son côté, Jean-Luc Mélenchon, pour La France insoumise, s'est montré prudent. "Il sera essentiel d'analyser les conséquences sur le statut constitutionnel de la France et de ses principes profondément bouleversés par ces dispositions", a-t-il écrit sur X.

La majorité de la classe politique, du Parti socialite aux Républicains, a par ailleurs salué cet accord, qualifié d'"historique" par le président Emmanuel Macron. "Le Parti socialiste salue le courage et l'esprit de responsabilité des signataires, qui (...) sont parvenus à un accord prolongeant l'esprit des accords historiques de Matignon de 1988 et de Nouméa de 1998 qui avaient initié un processus inédit et innovant de décolonisation et d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie", peut-on lire dans le communiqué du parti, qui promet de prendre "sa part" pour la suite.

Un projet de loi constitutionnelle doit être adopté

De leur côté, Les Républicains ont salué un "accord déterminant pour l'avenir", par la voix de leur président, Bruno Retailleau. "Notre famille politique travaillera sur la transcription de cet accord dans la Constitution française, en préparation de la réforme que devra voter le Congrès", a-t-il promis. Même son de cloche chez Renaissance, pour qui "cet accord doit être mis en œuvre". "Pour la Nouvelle-Calédonie, un chemin d'espoir et de concorde s'écrit. Un chemin de prospérité et de stabilité pour la jeunesse calédonienne. Un destin commun, que nous allons continuer à construire", a écrit sur X le secrétaire général du parti, Gabriel Attal.

Cet accord, annoncé samedi, acte la création d'une nationalité calédonienne, les habitants répondant aux critères de citoyenneté du Caillou bénéficiant de la double nationalité française et calédonienne. Un "Etat de la Nouvelle-Calédonie" inscrit dans la Constitution de la République française sera créé et pourra être reconnu par la communauté internationale. Pour cela, il faudra que soit voté un projet de loi constitutionnelle, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

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