Statut de la Nouvelle-Calédonie : les négociations ont échoué, un contexte "lourd de menaces" selon Manuel Valls
Le ministre des Outre-mer s'est rendu en Nouvelle-Calédonie jeudi, un an après les émeutes qui ont secoué l'archipel. Les discussions concernant le futur statut de ce territoire n'ont pas abouti.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/05/08/nouvelle-caledonie-681cc9e8d8822060026249.jpg)
Un an après les violentes émeutes en Nouvelle-Calédonie, la situation semble plus que jamais figée dans l'archipel. Pourtant, le ministre des Outre-mer Manuel Valls s'est employé à trouver une sortie de crise. Depuis le début de l'année, il s'est rendu à trois reprises sur place. Dernière séquence en date cette semaine avec trois jours de "conclave" entre indépendantistes et Loyalistes, sous l'égide de l'État, pour négocier le futur statut de l'archipel. Et cela s'est soldé par un échec.
"Nous devons constater, avec franchise, qu'aucun accord n'a été conclu", a lui-même reconnu Manuel Valls. Au cours d'une conférence de presse jeudi 8 mai au matin, le ministre des Outre-mer a pesé chaque mot pour expliquer les raisons de cet échec tant la situation est tendue et complexe.
Il y avait deux projets sur la table. D'un côté, celui porté par les Loyalistes, un projet fédéraliste de découpage des territoires avec une plus grande autonomie fiscale et économique des provinces. Un projet dont ne veut pas Manuel Valls : "Le projet des Loyalistes et du Rassemblement mettait en cause, à nos yeux, l'unité et l'indivisibilité de la Nouvelle-Calédonie protégées par l'accord de Nouméa et notre Constitution, à travers un projet de partition. C'est pour cela que nous ne pouvions pas l'accepter même si nous en avons discuté".
Un deuxième projet qui "s'apparente trop à une indépendance" pour les Loyalistes
Le ministre des Outre-mer était plus favorable au deuxième projet, celui fondé sur "une souveraineté de la Nouvelle-Calédonie avec la France". Il prévoyait, entre autres, une double nationalité - française et calédonienne - et un transfert de compétences régaliennes (défense, sécurité, monnaie, justice). Tout cela devant être inscrit dans la Constitution française.
Un projet inacceptable pour les Loyalistes car "cela s'apparente trop à une indépendance", estime leur cheffe de file, Sonia Backès. "Comment le numéro 3 du gouvernement peut-il arriver en Nouvelle-Calédonie et dire 'Ok, vous avez voté trois fois mais on donne l'indépendance à un territoire qui a décidé, par trois fois, de rester français parce qu'il y a eu de la violence le 13 mai dernier' ?. Quel est le message envoyé aux Français, aux Calédoniens mais aussi aux autres territoires d'Outre-mer ?", questionne-t-elle.
Des "points de convergence" ont été identifiés
Il y a donc un statu quo, même si Manuel Valls est parvenu à mettre autour d'une table deux camps qui ne se parlaient plus, ce qui constitue malgré tout un petit exploit. Des "points de convergences" ont été identifiés assure le ministre et il y aura d'ailleurs un comité de suivi. Le problème est qu'il s'agit de trouver "un chemin entre deux voies incompatibles", dit son entourage et "c'est d'une extrême difficulté".
Cette absence d'accord pourrait avoir de graves conséquences. L'économie de l'archipel est à terre depuis les émeutes. Manuel Valls alerte d'ailleurs sur la situation : "Il y a quelques jours, je vous ai dit, que s'il n'y avait pas d'accord, le chaos était possible. Je crois sincèrement que le vide laissé par l'absence d'un compromis est lourd de menaces", notamment en vue des prochaines élections provinciales en novembre. Les positions peuvent se radicaliser, selon le ministre.
Mardi 13 mai, ce sera le premier anniversaire des émeutes qui ont fait 14 morts. Des forces de l'ordre sont d'ores et déjà déployées à l'approche de cette date. "Les braises sont toujours là", avertit Manuel Valls.
À regarder
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
-
Ces méthodes spectaculaires contre les courses-poursuites
-
Opération anti-drogue : 400 policiers mobilisés à Grenoble
-
En Turquie, une femme sauvée in extremis devant un tramway
-
14 milliards d'impôts en plus, qui va payer ?
-
Gaza : comment désarmer le Hamas ?
-
Menace sur les réseaux : 100 000 euros pour t*er un juge
-
Cédric Jubillar : 30 ans requis contre l'accusé
-
Impôts, retraites, que prévoit le budget 2026 ?
-
Rihanna, reine des streams sans rien faire
-
Que changera la suspension de la réforme des retraites si elle est votée ?
-
Salaire : êtes-vous prêts à jouer la transparence ?
-
Ici, des collégiens dorment à la rue
-
Nouvelle éruption d'un volcan dans l'est de l'Indonésie
-
Cœur artificiel : l'angoisse des greffés Carmat
-
Pourquoi le vote du budget peut te concerner
-
Le nouveau ministre du Travail rouvre les débats sur les retraites
-
Laurent Nuñez, nouveau ministère de l'Intérieur, se confie sur les attentats de 2015
-
Adèle Exarchopoulos : "Quand le monde se résigne à banaliser la violence... Ce qui reste, c'est le collectif"
-
Un mois après sa mort, le message de Charlie Kirk résonne encore
-
Le rappeur SCH déclare sa flamme à Marcel Pagnol dans un film d'animation consacré au célèbre cinéaste
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter