Incendie dans l'Aude : les soignants à l'écoute des sinistrés
Dans l'Aude, le gigantesque incendie dans le massif des Corbières, qui a progressé de manière très rapide, a traumatisé de nombreux habitants sont traumatisés. Reportage auprès de professionnels de santé.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Dans une salle vide, Marcelle Tourne, 84 ans, encore traumatisée par la violence de l'incendie. Dans l'après-midi du lundi 11 août, elle s'est rendue à la cellule psychologique de Durban-Corbières (Aude) pour se confier. "J'attendais des conseils, tout simplement. Je me sens fragile depuis deux, trois jours. Ce n'est pas du tout mon style, je suis plutôt une personne joyeuse", confie-t-elle.
Il faudra plus de deux heures d'attente avant que des professionnels de santé, débordés par l'ampleur des besoins, puissent arriver. Les échanges se font sans la caméra, tout comme la consultation d'une infirmière avec une habitante de Coustouge (Aude) encore sous le choc. Les flammes sont arrivées très près de sa maison et de son village.
Des sinistrés "impuissants" et qui somatisent
Edith Quintois, soignante, qui effectue des visites à domicile découvre les paysages. "Ça fait mal au ventre, mal au cœur. C'est lunaire, c'est apocalyptique", commente-t-elle. Elle découvre également l'état de santé de ses patients. "C'est beaucoup de personnes âgées que j'ai. Elles sont dépitées, impuissantes. Par exemple, la dame, j'ai décalé le soin. Je ne l'ai pas fait là parce que c'est un soin qui la fatigue. C'est un soin que je peux reporter. Elle n'est pas en état", dit l'infirmière.
Ici, beaucoup ont besoin d'aide, de parler. Dans une officine, c'est la conversation numéro un. Et pour la pharmacienne, Anne Jourdan de la Passardière, de nombreux patients ont besoin de soins car ils somatisent. "Il y a eu un peu plus de personnes, par exemple, qui ont fait des infections urinaires, qui n'en faisaient pas. Il y a des mycoses qu'ils n'avaient pas. Ce sont des petites bobologies, mais au final, le corps a réagi de façon comme il pouvait, à sa manière", explique-t-elle.
Le traumatisme durera encore longtemps pour les habitants, tant les dégâts sont immenses dans les Corbières.
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