Séquestrée durant cinq ans dans un garage en Loire-Atlantique, une femme a réussi à s'échapper et raconter son calvaire à la police

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Article rédigé par France 2 - M. de Chalvron, A. Ployer, D. Leroy, V. Bouffartigue, J. Poirier, C. Hanssens. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

En Loire-Atlantique, une femme a vécu près de cinq ans séquestrée, contrainte de dormir dans un garage dans des conditions inhumaines. Elle a réussi à s'enfuir il y a quelques jours avant d'être hospitalisée en état d'hypothermie. Deux personnes ont été mises en examen pour séquestration avec torture et actes de barbarie 

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Pendant cinq ans, derrière la porte d'un garage fermé à Saint-Molf (Loire-Atlantique), bloqué par des parpaings, une femme de 45 ans est restée séquestrée dans des conditions épouvantables. Elle a réussi à échapper à la vigilance des deux personnes, qu'elle décrit comme ses bourreaux.

Une alimentation "faite de bouillie" et de "liquide vaisselle"

Le 14 octobre dernier, elle frappe à la porte de la voisine, qui appelle les gendarmes. Aux enquêteurs, elle raconte les conditions de ses cinq années de captivité. "Elle reçoit une alimentation faite de bouillie, où on met également du liquide vaisselle, c'est ce qu'elle nous annonce. C'est également quelqu'un qui est obligé de faire ses besoins dans des sacs ou dans des pots. Il n'y a pas de toilettes, donc c'est vraiment une situation de détention, de séquestration particulièrement dure", rapporte le général de brigade Bruno Makary, commandant en second de la région de gendarmerie des Pays-de-la-Loire

Les gendarmes décrivent une femme psychologiquement fragile. La victime avait dans un premier temps emménagé dans la maison en colocation. Puis, plus aucun signe de vie depuis 2022, date des derniers virements retrouvés sur ses comptes bancaires. "Elle était ce qu'on peut dire sous les radars, c'est-à-dire qu'elle a disparu. Aucun mouvement sur les comptes bancaires, hormis les prélèvements que je vous ai évoqués. Donc effectivement plus de téléphone, plus d'abonnement quelconque. C'est quelqu'un qui avait administrativement disparu", poursuit Bruno Makary

Deux personnes, de 60 et 82 ans, mises en examen pour séquestration avec torture et acte de barbarie

Les enquêteurs perquisitionnent la maison, et ce qu'ils constatent corrobore le récit de la victime. Les deux occupants sont interrogés, la locataire de la maison, une aide soignante de 60 ans et un homme de 82 ans, qui se présente comme l'ami de cette dernière. Les deux ont été mis en examen pour séquestration avec torture et acte de barbarie. La femme est maintenue en détention provisoire, et l'homme libéré sous contrôle judiciaire. Il est d'ailleurs revenu dans la maison, mais a refusé de répondre aux questions de France Télévisions.

Les voisins, dans ce tranquille hameau, n'avaient rien remarqué d'anormal. "Ils ne se mélangeaient pas du tout au sein du village. On ne les connaissait pas, en fait", confie un habitant. "On n'est pas très loin. Et se dire que ça s'est passé juste à côté de chez vous, c'est très surprenant. Mais bon, on est déstabilisé. Il va falloir quelques jours pour digérer la chose, je crois", commente une femme. Suite à son évasion, la victime a été hospitalisée, traumatisée et affaiblie par ses cinq années de calvaire.

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