Se déplacer en transports en commun en Ile-de-France a un impact important sur la santé physique et mentale des salariés
Selon l'étude publiée lundi par Technologia, cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux, la dégradation des conditions de transports peut menacer la paix sociale des entreprises.Pour son DG M.Delgenes, dans Le Parisien lundi, "elle est à l'origine d'un vrai facteur de stress au travail dont les sociétés ne tiennent pas compte"
Selon l'étude publiée lundi par Technologia, cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux, la dégradation des conditions de transports peut menacer la paix sociale des entreprises.
Pour son DG M.Delgenes, dans Le Parisien lundi, "elle est à l'origine d'un vrai facteur de stress au travail dont les sociétés ne tiennent pas compte"
"Si elles se soucient de la santé physique (travail à la chaîne) ou psychique (harcèlement) de leurs salariés, elles n'intègrent pas le fait que des trajets longs et chaotiques pèsent sur leur travail", précise Jean-Claude Delgenes qui explique dans le journal que "beaucoup de dirigeants estiment que les retards, les incidents sont un problème qui s'arrête 'à la porte' de leur société, au sens propre comme au figuré".
Pour réaliser cette étude, une psychologue du travail, un ergonome et un sociologue ont interrogé quelque 150 représentants de personnels, directeurs et directrices de relations humaines pour un travail illustré de témoignages, dont rend également compte Le Parisien.
"Le temps passé dans les transports, en rendant les salariés moins énergiques et moins disponibles, en les exposant à l'opprobre des managers contrôlant leur ponctualité et en modifiant leur rapport au travail, est un catalyseur multifactoriel des risques psychosociaux (stress, dépression)", résument les auteurs de l'étude, qui pointe la tendance à l'allongement des déplacements domicile-travail en Ile-de-France.
Un "coût psychologique" sur la santé lié à "l'incertitude"
L'étude s'attache à un problème "qui reste bien souvent aux portes de l'entreprise" et qui "s'explique justement par la nécessité de mettre en avant des difficultés qui souvent passent au second plan alors qu'elles sont pleinement liées au travail", expliquent les auteurs qui notent "des savoirs différenciés" chez leurs interlocuteurs quant à la perception des déplacements: ainsi 64% des représentants de personnels sont "tout à fait d'accord" pour voir les transports en commun comme source de fatigue, contre 28% des directeurs et directrices de relations humaines.
Multiplication des correspondances, temps de voyages longs (perçus comme allant du simple au double chez les utilisateurs du RER A interrogés), inconfort lié à l'entassement concourent à fatiguer et stresser les salariés, souligne l'étude qui dénonce notamment le "coût psychologique" sur la santé lié à "l'incertitude" (correspondances, pannes, retards...). Les retards au travail, traités de façon différente d'une entreprise à l'autre, entraînent chez les salariés la mise en place de "stratégies compensatoires" pour les rattraper et pouvoir s'adapter au rythme des transports en commun (réduire les pauses, travailler plus longtemps).
Pour les entreprises elles-mêmes, "l'aléa des transports en commun favorise les retards et les perturbations du travail à effectuer, et de façon indirecte, peut menacer la paix sociale quand une certaine souplesse horaire est accordée aux salariés exposés aux plus difficiles conditions de transport", explique Technologia qui est récemment intervenu chez Renault et France Télécom.
Le recours à cette souplesse ou à des "recrutements de proximité" laissent toutefois les responsables interrogés "relativement démunis face à une tendance de fond: un accroissement de l'offre de transport plus lent que celui des nouvelles implantations ou des délocalisations au sein de la région" francilienne qui concentre une très large part de l'activité économique française.
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