: Reportage "Ça devient du grand n'importe quoi" : Marseille accentue sa lutte contre les locations Airbnb
La ville de Marseille limite désormais la durée de location des résidences principales à 90 jours par an, contre 120 jours jusqu'à présent.
A Marseille, pas de répit pour la plateforme de location, Airbnb. Le maire Benoît Payan avait déjà fait part de ses intentions. La Ville décide de limiter la durée de location des résidences principales sur la plateforme. Elle passe de 120 jours par an à 90 jours. Une amende de 15 000 euros sera encourue en cas de dépassement.
Marseille fait, en réalité, appliquer la loi promulguée en novembre dernier, qui permet aux communes d'encadrer ce type de location de meublés touristiques. On en compte d'ailleurs 13 000, rien qu'à Marseille et son maire assure avoir utilisé tous les leviers pour contrer Airbnb.
"Le droit de se loger est un droit sacré"
Tout s'est accéléré depuis six mois. Le maire de Marseille a d'abord contraint les propriétaires qui louent leur maison de vacances sur Airbnb à proposer un autre bien à la location. Il a aussi fait retirer les boîtes à clés à la disqueuse. Benoît Payan assume, la chasse aux plateformes est bien engagée : "Ça devient du grand n'importe quoi et les plateformes ne régulent pas ça. Donc, moi j'ai décidé d'appliquer la réglementation la plus stricte. Le droit de se loger est un droit sacré. Si on n'encadre pas ça, ça va continuer dans un sens tout à fait négatif. Moi je suis maire de Marseille et je veille aux intérêts des Marseillaises et Marseillais. Le directeur général d'Airbnb, lui, il veille à son chiffre d'affaires."
Comme depuis le début, à Marseille le sujet divise. D'un côté, les commerçants des quartiers touristiques comme le Panier où travaille Sabrina : "Personnellement, les Airbnb ne me dérangent pas du tout, au contraire. Je me demande, si un jour il n'y en a plus, que va devenir le Panier. Ça ramène beaucoup de monde, beaucoup de touristes et il ne faut pas se leurrer, c'est ce qui nous fait gagner notre vie. Après, c'est vrai que les habitants, ça peut les gêner, je peux le comprendre…"
De l'autre, les habitants comme Serge qui vit lui aussi dans le Panier : "Il faut réglementer dans la mesure où il y a eu des excès. On avait des propriétaires qui louaient en permanence des locaux et il fallait réguler."
"Une mesure de communication politique"
Et c'est ce que dénonce vertement Clément Eulry, le directeur France et Belgique d'Airbnb : "Cette mesure est une mesure de diversion, purement de communication politique." Un discours qui tranche avec les positions précédentes de la plateforme, qui accueillait favorablement les restrictions émises par la ville de Marseille : "J'ai toujours été en faveur de mesures ciblées, proportionnées, qui pourraient avoir un impact sur la crise du logement."
"Limiter la fréquence à laquelle une résidence principale peut être louée par les Marseillais, ça n'a, par définition, aucun impact sur le logement, ça ne libérerait aucun logement, poursuit Clément Eulry. Il y a 600 logements qui sont loués plus 90 jours, seulement 600 résidences principales. Contre 100 000 mal logés à Marseille et 40 000 logements vacants." Ce à quoi le maire lui rétorque que Marseille a perdu 2 000 logements classiques qui ont été mis en location temporaire, type Airbnb.
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