J'ai testé (avec succès) le formulaire de "droit à l'oubli" de Google
Le moteur de recherche a lancé, fin mai, un outil permettant à chacun d'obtenir le retrait de résultats qu'il juge inappropriés. Cela fonctionne, la preuve.
Chouette ! Pourrait-on enfin enterrer dans les tréfonds d'internet ce Skyblog de jeunesse ou cette galerie photo compromettante ? Le moteur de recherche Google a lancé, jeudi 29 mai, un formulaire permettant aux Européens de mettre en œuvre leur "droit à l'oubli" sur internet.
La firme américaine se met ainsi en conformité avec une décision de la Cour de justice de l'Union européenne, qui a reconnu, mi-mai, le droit au retrait de liens vers des pages internet comportant des données personnelles "inappropriées, hors de propos, ou qui n'apparaissent plus pertinentes".
Pour vous, chers internautes, j'ai décidé de tester ce service. Voici la marche à suivre et les résultats que j'ai fini par obtenir, un mois plus tard, jeudi 26 juin.
1Identifier le bon lien
Dans son austère formulaire mis en ligne, Google commence par résumer, sans enthousiasme, sa mission dictée par la Cour de justice de l'UE : "Trouver un juste équilibre entre la protection de la vie privée des individus et le droit du public à accéder à ces informations et à les diffuser". Le ton est donné : pas question de tout supprimer et donc de vider le moteur de recherche de son contenu.
Après avoir indiqué mon nom et mon adresse mail, j'indique à Google l'adresse de la page web que je ne souhaite plus voir référencée. Pour les besoins de la cause, j'ai fini par trouver une page, à mon nom, d'un site de rencontres. Je ne m'y suis jamais inscrit et la page me paraît donc "inappropriée". Je m'en explique auprès de Google, sans enthousiasme non plus.
2Montrer patte blanche
Pour s'assurer que je suis bien la personne concernée par la page web en question, Google me demande de joindre une copie d'une pièce d'identité. Il me suffit de cliquer sur un bouton du formulaire pour accéder aux fichiers de mon ordinateur, et ainsi joindre le document demandé.
Je coche ensuite une case pour certifier que les informations renseignées sont exactes. Facile - même si je me demande toujours si la page que j'ai signalée n'est pas celle d'un homonyme que je ne connaîtrais pas (enchanté, s'il me lit).
3Valider et envoyer la demande
Eh oui, c'est déjà fini. Il me suffit de dater, de signer (en l'occurrence, écrire mon nom) et de cliquer sur "Envoyer" pour terminer ma requête.
4Attendre, longtemps
Le plus dur commence : patienter jusqu'à une réponse de Google. Je reçois certes un message automatique, cinq minutes après l'envoi, mais son contenu ne me rassure guère quant à la suite des événements.
Si je comprends bien, le système de traitement des formulaires n'est pas encore "opérationnel". La pièce jointe évoquée dans le titre et dans le contenu du message que j'ai reçu est même inexistante. Comme les autres requérants, me voici donc à patienter dans la "file d'attente" de Google.
Il est vrai que, tout au long du formulaire, Google m'avait fait part de sa volonté de mettre en place la procédure "dans les meilleurs délais" et m'avait déjà remercié pour ma "patience". "Nous vous tiendrons informé lorsque nous débuterons le traitement de votre demande", était-il même indiqué.
5Sabrer le champagne
Coucou, me revoilà, près d'un mois après ma requête. J'ai reçu, mardi 26 juin, un message de ce cher "removals@google.com". Encore pour me remercier de ma "patience" et m'assurer que ma demande sera traitée "dès que possible", comme me le disait un précédent message du 17 juin ? Que nenni. Un message de victoire.
Une rapide vérification sur le moteur de recherche et je constate que le lien en question a bel et bien disparu. Désormais, une petite phrase apparaît en bas de page pour toute recherche à mon nom.
Quoi qu'il en soit, Google a tenu sa promesse. Et on peut espérer, maintenant que la machine est lancée, que la procédure sera désormais plus rapide.
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