Intelligence artificielle : la fulgurante ascension de Mistral AI

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Article rédigé par France 2 - C. Tixier, M.-C. Dubuc, T. De Tricornot, A. Delcourt, J. Delage, L. Le Moigne, J. Blondel, A. Canestraro. Édité par l'agence 6Medias
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Devenu l'un des leaders du marché, Mistral AI est le fleuron de l'intelligence artificielle à la française. Désormais, ses bureaux se sont installés un peu partout dans le monde.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Olivier Kuntzmann sera bientôt le propriétaire d'un appartement à Paris. Et pour y arriver, il s'est tourné vers son téléphone et surtout une application, le Chat. "La dernière question que je lui ai posée était de l'aider à faire une comparaison entre différents assureurs immobiliers que j'avais pu trouver. Et il m'a fait de bonnes recommandations", explique-t-il. Pour obtenir des réponses, il a dû lui confier ses revenus, son adresse, des données personnelles qu'il préfère avoir entre les mains d'une intelligence artificielle française. "Je me suis tourné petit à petit vers le Chat, parce que c'est une question de confidentialité des données, et parce que c'est quelque chose qui est fabriqué en France aussi", souligne-t-il.

Derrière cette application, l'entreprise Mistral AI connaît une ascension fulgurante. En à peine deux ans et demi d'existence, elle est déjà valorisée à 11,7 milliards d'euros, du jamais vu pour une start-up française. Une entreprise qui tient à rester discrète, interdiction de dévoiler l'adresse exacte de ses bureaux. Sur deux étages, scientifiques et ingénieurs travaillent sur leur modèle d'intelligence artificielle. "Maintenant, nous avons des bureaux à Paris, ainsi qu'à Londres (Royaume-Uni), à Singapour, aux États-Unis, mais cela reste bien sûr le cœur de Mistral, à Paris", détaille Marjorie Janiewicz, directrice États-Unis chez Mistral.

Des levées de fonds exceptionnelles

L'aventure est partie de ce trio : Timothée Lacroix, Arthur Mensch, Guillaume Lample, trois amis qui ont commencé leur carrière chez Google ou Meta avant de se lancer en France. "Il suffit d'y croire. Il suffit d'avoir cet optimisme américain qui fait leur force. C'est comme ça qu'on a créé Mistral. On s'est dit : 'Soyons optimistes'", confie Arthur Mensch, PDG de Mistral.

Un patron qui s'affiche désormais aux côtés des plus grands dirigeants de la planète. Une trajectoire loin d'être toute tracée, comme nous le raconte l'un de ses directeurs de thèse. "Le scientifique ou l'ingénieur brillant ne m'étonne pas. La capacité à aller aussi loin, à avoir autant de stratégies et de capacité d'animation d'une entreprise, là, pour le coup, elle me surprend", souligne Gaël Varoquaux, chercheur à l’INRIA et co-directeur de thèse d’Arthur Mensch.

L'entrepreneur enchaîne les levées de fonds : 105 millions d'euros au lancement, puis 385 millions. 600 millions en 2024 et tout récemment, 1,7 milliard d'euros. De l'argent venu d'une trentaine d'investisseurs, des mécènes comme Xavier Niel, des banques ou des grandes entreprises du numérique. Alors, jusqu'où ira Mistral ? Peut-être que le Chat, lui, a une idée pour dans cinq ans : "Une introduction en Bourse est très probable d'ici 2030." Une application qui ne manque pas d'ambition, à l'image de son créateur.

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