Washington, Londres et Canberra réclament à Facebook d'aider la police à accéder aux données de ses utilisateurs
Le réseau social a pour l'instant opposé une fin de non recevoir aux gouvernements, invoquant le respect de la vie privée.
Quel équilibre entre liberté et sécurité sur Facebook ? Les gouvernements américain, britannique et australien ont demandé au réseau social de renoncer à chiffrer l'ensemble de ses plateformes sans garantir un accès aux forces de l'ordre, jeudi 3 octobre. Ils se sont toutefois heurtés à une fin de non recevoir de la part de Facebook, qui a invoqué la notion de respect de la vie privée pour continuer le processus de chiffrement de ses plateformes.
Les enquêteurs du monde entier sont confrontés à un casse-tête quand il s'agit de récupérer les e-mails, messages instantanés et photos stockées sur des serveurs à l'étranger, des "preuves numériques" pourtant essentielles pour faire éclater la vérité. Cette requête est toutefois difficile à concilier avec l'impératif de respecter la vie privée des usagers.
Les communications sur Messenger bientôt chiffrées
Vilipendé partout dans le monde pour ne pas assez sécuriser ses données, Facebook a d'ailleurs promis récemment de chiffrer sa plateforme de messagerie instantanée Messenger, comme l'est déjà WhatsApp.
Dans une lettre ouverte adressée au patron de Facebook, Mark Zuckerberg, les ministres américains de la Justice, Bill Barr, et de l'Intérieur, Kevin McAleenan, ainsi que leurs homologues britannique Priti Patel et australien Peter Dutton, lui demandent de ne pas mener ce projet à terme "sans inclure un moyen pour accéder légalement aux contenus des communications de manière à protéger nos citoyens".
Ils notent que le groupe a effectué 16,8 millions de signalements portant sur des images ou des comportements à caractère pédophile en 2018. Si Facebook met son projet en œuvre, 70% de ces signalements ne seront plus faisables, estiment les responsables politiques, en appelant le groupe à "suspendre" sa réforme le temps de trouver une solution.
"Les gens ont le droit d'avoir des conversations privées"
Pouvoir accéder aux contenus problématiques est "l'un des outils majeurs pour lutter contre les activités criminelles", a reconnu Mark Zuckerberg lors d'une réunion interne diffusée en direct sur Facebook, jeudi. Etre privé de cet accès, "c'est comme se battre avec une main attachée dans le dos, en espérant que vous avez suffisamment de bons outils à disposition dans l'autre", a-t-il ajouté, précisant que la question de la lutte contre la pédophilie avait "lourdement pesé" dans les discussions internes au groupe au sujet du cryptage.
Mais il a rappelé que la protection de la confidentialité des échanges sur les messageries permettait de protéger les journalistes dans les pays sans liberté de la presse, les manifestants de Hong Kong, et les dissidents en général.
Un porte-parole du géant de l'internet a également expliqué être "fermement opposé aux tentatives du gouvernement de construire des portes dérobées" permettant aux autorités d'accéder aux données des utilisateurs. "Nous pensons que les gens ont le droit d'avoir des conversations privées sur internet", a-t-il précisé, en renvoyant à la loi américaine qui permet aux enquêteurs de demander des données aux entreprises, à la condition de passer par un juge.
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