"The Rapture is coming" : qu'est-ce que cette histoire d'enlèvement qui fait frémir certains chrétiens américains sur les réseaux sociaux ?

Ces derniers jours, la théorie d'une fin du monde imminente se propage sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok, parmi les internautes chrétiens évangéliques.

Article rédigé par Audrey Abraham
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Certains internautes alarmistes montrent comment ils se préparent à la fin du monde. (CAPTURE D'ECRAN / TIKTOK)
Certains internautes alarmistes montrent comment ils se préparent à la fin du monde. (CAPTURE D'ECRAN / TIKTOK)

"L'enlèvement approche" : sur TikTok, ces derniers jours, des vidéos annonçant la fin du monde se sont multipliées, avec la date approximative du 23 septembre. À l'origine de cette "trend", des chrétiens évangéliques qui croient au retour de Jésus sur Terre pour faire monter au ciel, avec lui, les "vrais croyants", laissant derrière lui les autres qui subiraient sept années de jugement de Dieu.

C'est le pasteur sud-africain Joshua Mhlakela qui a d'abord évoqué cette perspective, dans un sermon prononcé, en juin dernier, sur la chaîne Youtube Centtwinz TV, suivie par 425 000 personnes. Le pasteur y affirme avoir reçu une vision directe de Jésus lui annonçant la fin du monde pour le 23 ou le 24 septembre 2025 : "Il m'a dit qu'il n'y aurait pas de Coupe du monde 2026 après l'enlèvement de septembre et la dévastation qui l'accompagnera."

La dite vidéo a été vue 570 000 fois, essentiellement ces derniers jours avec l'augmentation des recherches d'internautes sur le sujet. D'après Google Trends, les mots-clés tels que "le mardi de l'enlèvement", "l'enlèvement arrive-t-il ?" ou encore "pourquoi l'enlèvement a-t-il lieu mardi" ont explosé. Sur TikTok, le hashtag #Rapture compte désormais près de 300 000 publications. Certaines vidéos sont des parodies mais d'autres sont tout à fait sérieuses et alarmistes.

Un homme raconte par exemple, avoir vendu sa voiture en perspective de "l'enlèvement". Il s'y explique : "La voiture est partie, tout comme les épouses du Christ le seront en septembre". Dans une autre vidéo, une femme montre à ses abonnés comment elle prépare sa maison à la fin du monde. Elle y laisse des bibles pour que ceux qui ne monteront pas au ciel avec Jésus puissent en profiter : "J'espère que ces livres finiront entre les mains de ceux qui en ont besoin", dit-elle.

"Les gens plaisantent, mais ça me brise le cœur"

De nombreux internautes sont prêts à trouver des signes de cette fin du monde annoncée dans chaque événement de leur vie. Dans une vidéo visionnée 188 000 fois, une Louisianaise, Hannah Gallman, raconte avoir, dans un premier temps, prié pour que Dieu la laisse auprès des siens, chez elle, le jour de l'enlèvement. Puis elle explique avoir été licenciée peu après et interprète son licenciement comme une preuve de la fin du monde : "Au lieu d'être contrariée par le fait de ne pas avoir d'emploi, je ressentais simplement de la paix."

Le média américain The Cut a contacté cette femme qui leur a confirmé son inquiétude : "Les gens plaisantent, mais ça me brise le cœur, car ils se souviendront de l'avoir entendu après coup et découvriront la vérité trop tard", dit-elle.

"J'espère vraiment que nous sommes fous, car si nous avons raison, le monde va traverser les sept pires années de son histoire."

Hannah Gallman

au média américain The Cut

Ce n'est pas la première fois que des rumeurs de fin du monde imminente se propagent sur internet. En 2012, une prédiction du calendrier maya annonçant la fin du monde le 20 décembre 2012 s'est répandue en ligne, incitant certains à faire des provisions, voire à quitter leur emploi, en prévision de l'apocalypse.

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