Amnesty International saisit l'Arcom et accuse TikTok de ne pas protéger les jeunes des contenus liés au suicide

D'après une enquête menée sur plusieurs mois par l'ONG, il suffit de trois ou quatre heures pour que des mineurs tombent sur des contenus touchant au suicide.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les mineurs sont très nombreux à utiliser TikTok. (VCG / VISUAL CHINA GROUP / GETTY IMAGES)
Les mineurs sont très nombreux à utiliser TikTok. (VCG / VISUAL CHINA GROUP / GETTY IMAGES)

Amnesty International annonce mardi 21 octobre dans un communiqué "introduire une plainte contre TikTok auprès de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom)". L'ONG accuse le réseau social chinois de ne pas protéger les jeunes Français et les mineurs des contenus encourageant le suicide.

Amnesty International a mené une enquête entre juin et octobre 2025 avec des "comptes test" créés sur TikTok, générés comme appartenant à des Français de 13 ans. "En l'espace de trois ou quatre heures", ils ont été "exposés à des vidéos qui romantisaient le suicide" ou montraient des jeunes partageant "des informations sur les méthodes de suicide", détaille l'ONG.

L'Arcom sollicitée

Cela concerne aussi les vidéos tristes ou dépressives, ou des témoignages de jeunes ayant pratiqué l’automutilation. Depuis la mise en place du règlement européen sur les services numériques (DSA) en 2023, les plateformes comme TikTok doivent identifier et atténuer ces risques. Pourtant, plus l'utilisateur montre son intérêt pour ce type de contenu, "plus il reçoit de recommandation de ce type", selon Amnesty International.

"TikTok ne peut continuer à exposer les utilisateurs et utilisatrices de sa plateforme à des contenus préjudiciables pour leur santé mentale et physique", écrit Amnesty International dans son communiqué. L'ONG demande à l'Arcom "l'adoption de mesures efficaces pour réellement protéger les enfants et les jeunes" sur le réseau social et de faire appliquer le règlement européen sur les services numériques (DSA). Elle demande aussi à la Commission européenne de s'emparer de ce sujet.


Si vous avez besoin d'aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d'un membre de votre entourage, il existe des services d'écoute anonymes. La ligne Suicide écoute est joignable 24h/24 et 7j/7 au 01 45 39 40 00. D'autres informations sont également disponibles sur le site du ministère de la Santé.

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