Fraudes aux moyens de paiement : "La connaissance des différents types d'arnaques", progresse chez les Français, "plus vigilants"

"La connaissance des différents types d'arnaques ainsi que la conscience de leur multiplication ne cessent de croître", chez les Français qui sont "plus vigilants", selon un baromètre réalisé par Harris Interactive pour la Fédération bancaire française (FBF), et que franceinfo révèle mercredi 18 juin en partenariat avec Ouest-France. La FBF appelle les Français à "renforcer leur vigilance face aux tentatives de fraude aux moyens de paiement". Une vaste campagne de sensibilisation est lancée dès ce week-end.

"Près de 9 Français sur 10 savent ce qu'est un hameçonnage, c'est-à-dire lorsqu'un fraudeur se fait passer pour un organisme officiel par mail ou SMS", révèle ce baromètre. Par ailleurs, "88% des Français connaissent la fraude au faux conseiller bancaire, 84% la fraude aux sentiments et à l'amitié, 80% la demande de rançon informatique, et 76% de la fraude au prêt", indique ce baromètre. Et "en cas d'arnaque, les réflexes s'améliorent", indiquent les résultats de ce sondage. Un tiers des victimes "contacte d'abord sa banque (32%), 28% font immédiatement opposition et 18% déposent plainte, un chiffre en progression de 7 points par rapport à l'année précédente". "Il faut le signaler immédiatement pour pratiquer toutes les oppositions nécessaires. Mais c'est un excellent réflexe de s'adresser à une personne de confiance, à sa banque", explique mercredi sur franceinfo Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française.

Les plus de 60 ans "particulièrement lucides"

Selon ce baromètre, les Français "de 60 ans et plus se montrent particulièrement lucides". "44 % déclarent avoir été visés par une tentative d'arnaque aux données bancaires, soit 10 points de moins que la moyenne nationale". Ils sont également "moins nombreux à avoir effectivement été victimes (9% contre 11% pour l'ensemble de la population)", peut-on lire dans ce baromètre. Pourtant, les personnes interrogées de plus de 60 ans se sentent particulièrement exposés : "82 % pensent que leur génération est plus ciblée par les arnaques et 47% estiment qu'ils savent moins bien se protéger que les jeunes". Or, les comportements des Français de 60 ans et plus "témoignent au contraire d'une vigilance renforcée", expliquent les auteurs de ce baromètre. "Ils utilisent moins le numérique, de façon moins intensive, moins instantanée. Ils font moins de choses dans l'urgence, donc ils courent un peu moins de risques, ils sont plus vigilants aux messages de sécurité que leur transmettre leur banque, nettement plus vigilants", analyse la directrice générale de la Fédération bancaire française.

"93% des plus de 60 ans ignorent souvent les appels suspects, 5 points de plus par rapport à la population générale". On note aussi que "81%" des plus de 60 ans "utilisent des mots de passe complexes", soit "4 points de plus par rapport à la population générale". Près de 8 Français sur 10 de plus 60 ans "consultent souvent les messages de sécurité de leur banque" contre 73% de la population générale. Autre bon point, "seuls 14% des plus de 60 ans enregistrent souvent leurs données bancaires sur des sites en ligne contre 28% pour la population générale". Lorsqu'ils soupçonnent une "sollicitation douteuse, les seniors n'hésitent pas à agir : 81% des seniors contactent leur banque, contre 66% pour l'ensemble des Français".

Les victimes doivent témoigner pour mieux identifier les schémas

En 2025, dans l'ensemble "91% des Français considèrent leurs données bancaires comme sensibles (identifiant, mot de passe, RIB, IBAN, numéro de carte bancaire), un chiffre en progression continue depuis 2023", selon ce baromètre. C'est la catégorie de données personnelles jugée "la plus sensible, loin devant les données d'identité, de contact ou de localisation". Parallèlement, les craintes liées aux fraudes restent fortes. "85% des Français redoutent un piratage de leurs données bancaires et 81% les arnaques en ligne ou sur les réseaux sociaux".

Ces niveaux d'inquiétude sont "stables par rapport à 2024" et "traduisent une vigilance toujours soutenue face aux risques de fraude". "Il faut que la honte change de camp. La honte, ce sont les fraudeurs, ce ne sont pas les victimes. Les victimes doivent témoigner. Ça permet de mieux faire connaître tous les schémas d'arnaque qui peuvent exister, de les actualiser en continu, parce que les arnaqueurs s'adaptent sans cesse. En parler davantage, ça permet aussi de faire reculer finalement les risques", conclut Maya Atig.

Méthodologie : 

Échantillon : 2 018 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus, dont 688 personnes âgées de 60 ans et plus. Méthode : questionnaire en ligne du 28 mai au 2 juin 2025, selon la méthode des quotas. Baromètre réalisé par Harris Interactive pour la Fédération bancaire française.