"La santé n'a pas de prix, mais elle a un coût" : l'Assurance-maladie lance une campagne pour alerter tous les assurés sur les anomalies de remboursement

Depuis vendredi, l’Assurance-maladie envoie un mail à chaque assuré pour l’informer dès qu’une dépense de santé est prise en charge, en son nom.

Article rédigé par franceinfo
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Un centre de l'Assurance-maladie dans le Var, le 20 décembre 2023. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)
Un centre de l'Assurance-maladie dans le Var, le 20 décembre 2023. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Attention, vous allez recevoir davantage de mails de la part de l'Assurance-maladie. L'organisme a lancé, vendredi 26 septembre, une nouvelle opération pour lutter contre la fraude et fait appel à tous les assurés pour traquer les anomalies de remboursement. En 2024, l'Assurance-maladie avait notamment détecté et stoppé un montant total de 628 millions d'euros de fraudes.

Concrètement, ce dispositif prévoit dans un premier temps d'envoyer beaucoup plus de messages électroniques aux assurés. À partir du moment l'on s'est rendu chez le médecin généraliste ou un spécialiste et que la carte Vitale a été utilisée, Ameli enverra donc un courriel sous dix jours.

"L'Assurance-maladie enverra un mail à chaque assuré pour l'informer dès qu'une dépense de santé aura été prise en charge, en son nom. Ces notifications rappellent, en toute transparence, ce que la solidarité nationale prend en charge", précise Marc Scholler, directeur financier de l'Assurance-maladie dans un post LinkedIn.

Des actes jamais réalisés, mais pourtant bien facturés

Ce message incitera l'assuré à se connecter à son compte Ameli afin de consulter les détails des derniers remboursements. Si, par exemple, un simple détartrage a été facturé bien plus cher que prévu ou qu'un acte médical jamais réalisé mais pourtant bien facturé, il y a suspicion de fraude. Il sera possible de le signaler directement en quelques clics.

L'objectif est de mieux lutter contre les fraudes des professionnels : si elles sont moins nombreuses que celles des assurés, elles coûtent beaucoup le plus cher à la Sécu. Sur les 628 millions d'euros de remboursements indus l'an dernier, près de 70% viennent d'actes fictifs ou de surfacturations, rendus plus faciles avec le tiers payant. "Ce n'est pas parce qu'on ne paie pas (ou qu'une partie) que c'est gratuit. L'espace Ameli permet déjà de consulter ses remboursements ; la notification, elle, incite à aller voir concrètement ce que la solidarité a financé en notre nom. Donner ce pouvoir d'alerte aux assurés, c'est multiplier les yeux et les voix capables d'identifier plus tôt les fraudes. Si une anomalie apparaît, chacun peut réagir. Cette vigilance collective est un atout majeur pour protéger l'intégrité de notre système solidaire", conclut Marc Scholler.

Une façon de rappeler à tous que si "la santé n'a pas de prix, elle a un coût" : l'Assurance-maladie a atteint près de 14 milliards d'euros de déficit en 2024.

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