Reportage "C'est bénéfique de se déconnecter" : au "Offline club" d'Amsterdam, on paye pour se passer de son téléphone quelques heures

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une session du "Offline club", sans téléphones portables, organisée à Amsterdam un dimanche matin. (JEAN-JACQUES HERY / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)
Une session du "Offline club", sans téléphones portables, organisée à Amsterdam un dimanche matin. (JEAN-JACQUES HERY / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Cette communauté fait la promotion du "digital detox", à travers des événements organisés notamment dans des bars.

Aller au café, poser son téléphone portable dans une boîte… et payer pour ça. C'est l'expérience prônée par le "Offline Club" à Amsterdam, un groupe qui invite ses clients à se passer quelques heures dans les lieux pour s'arracher à ce qui est devenue une addiction. Régulièrement, les membres de cette communauté organisent des sessions de "digital detox", sans téléphone portable, dans un café de la capitale néerlandaise. 

L'initiative a essaimé dans toute l'Europe, notamment à Paris, mais c'est bien à Amsterdam que cette initiative a commencé. Franceinfo s'est rendue à une session matinale sans téléphone portable dans la capitale néerlandaise.

"On utilise le téléphone pour tout"

Sur les divans du Café Brecht, personne ne scrolle sur son écran en ce dimanche matin. Et pour cause, les portables ont été confisqués et enfermés dans une petite armoire à l'entrée. "On les garde ici en sécurité. Les invités nous les ont remis volontairement", explique Hilario, l'un des organisateurs.

Des boîtes mises à disposition par le "Offline club", à Amsterdam, pour que les membres puissent déposer leurs téléphones. (JEAN-JACQUES HERY / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)
Des boîtes mises à disposition par le "Offline club", à Amsterdam, pour que les membres puissent déposer leurs téléphones. (JEAN-JACQUES HERY / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Pendant les premières 45 minutes, les clients s'occupent tous seuls, avec de la lecture, du tricot ou des mots croisés. L'idée est de se déconnecter pour mieux se reconnecter avec soi-même. Ensuite, les conversations se nouent.

L'occasion de mettre des mots sur leur addiction pour Isa et Ugne, 22 et 23 ans. "On utilise le téléphone pour tout, on paie avec le téléphone. Tout va si vite qu'on a besoin du téléphone pour tout ! Et c'est compliqué de prendre le temps de se déconnecter, en partie parce que quand vous travaillez, il faut être connecté en permanence, constate Ugne. Donc, je pense que c'est bénéfique de prendre du temps pour se déconnecter, d'en faire une priorité !"

"Il va rester en mode avion toute la journée"

Pour se déconnecter au Offline Club, les membres doivent payer 12,5 euros. "Si les gens sont prêts à payer, c'est qu'il y a une demande, non ?", répond Isa. "C'est comme une obligation, ça me facilite les choses. C'est très incitatif ! Je pensais aussi à m'acheter un coffre-fort pour mettre mon téléphone de côté, mais ça requiert beaucoup de discipline de s'y tenir", enchaîne Ugne.

L'expérience se termine par des conseils pour continuer la cure anti-smartphone, et pour une meilleure autorégulation de leur usage. "Ce qui m'aide vraiment, c'est de mettre des réglages avec une limite de temps pour les applications", assure Hilaro, l'un des organisateurs.

Quant aux effets de cette petite diète digitale, Cynthia explique à quel point elle a ressenti le bénéfice de l'absence d'écran. "Je crois qu'il va rester en mode avion toute la journée. Je reste dans ma bulle créative, j'étais en train d'écrire, je vais continuer !", jure-t-elle. Parmi les participants, une idée émerge : pour les vacances d'été, certains suggèrent d'organiser des évènements offline dans les parcs d'Amsterdam. "Cela permettrait de faire baisser le tarif et d'attirer encore plus de monde", espère l'un des membres.

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