Accord sur le nucléaire iranien : qui en sort gagnant ?
Un accord provisoire a été trouvé dans la nuit de samedi à dimanche, entre les principales puissances occidentales et Téhéran, permettant la limitation du programme nucléaire iranien. Les termes du texte permettent à chaque partie d'estimer avoir réussi à imposer ses vues. Une manière très diplomatique d'envisager les choses.
En Iran Pour le régime de Téhéran, la partie était compliquée. Il s'agissait de ne pas donner l'impression à sa population de fléchir face aux puissances occidentales, tout en donnant assez de garanties pour obtenir un accord. Et faire en sorte d'alléger les sanctions internationales qui étranglent économiquement le pays. Dimanche matin, le président Hassan Rohani a donc réagi sans ambages, affirmant que les négociations de Genève avaient reconnu "les droits nucléaires " de l'Iran. Selon lui, les activités d'enrichissement de l'uranium iranien continueront "comme par le passé ". Enfin, il ajoute que "la structure des sanctions a commencé à se fissurer ".
("Sans conteste, la signature de cet accord sera dans l'intérêt de tous les pays de la région, de la paix globale [...] avec une approche gagnant-gagnant ")
Signe de la satisfaction iranienne, le guide suprême Ali Khamenei a envoyé une lettre au président Rohani : "Il faut remercier l'équipe de négociateurs nucléaires pour cet acquis [...] La grâce de Dieu, les prières et le soutien de la population sont sans doute la raison de ce succès ".
Quand même, le président iranien répète, comme les officiels iraniens depuis le début des négociations, que "l'Iran n'a jamais cherché et ne cherchera jamais à fabriquer l'arme atomique ".
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Aux Etats-Unis Un haut responsable américain a révélé que Washington et Téhéran discutaient secrètement, de manière bilatérale, depuis le mois de juin. On comprend donc la précipitation des Etats-Unis à saluer la conclusion d'un accord préliminaire. Barack Obama a pris la parole dans les minutes qui ont suivi la signature, suivi de son Secrétaire d'Etat John Kerry. Le président américain affirme avoir "stoppé la progression du programme nucléaire iranien ".
Washington peut du coup se féliciter d'avoir décroché un accord après plus de dix ans de silence diplomatique avec l'Iran. Mais Washington prévient : si l'Iran ne fait pas les efforts demandés, tout reviendra à zéro.
En France Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, présent à Genève, a souligné une "avancée importante pour la sécurité et pour la paix ". Pour lui, l'accord exclut "l'accès au nucléaire militaire ".
En milieu de matinée ce dimanche, l'Elysée a salué, par communiqué, "un pas important dans la bonne direction ".
La France possède un rôle particulier dans ces négociations, puisque c'est elle qui avait, par ses exigences fermes, bloqué tout accord lors du premier round de discussions à Genève au début du mois.
En Russie Pour le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pas de doute : "Tout le monde gagne, pas de perdant ". Pour lui, "l'Iran va coopérer de bonne foi avec l'Agence internationale de l'Energie atomique ". Plus tard, le président Vladimir Poutine a parlé d'une "percée ", mais seulement "un premier pas ".
La conclusion d'un accord est donc une très bonne nouvelle pour Moscou, traditionnelle alliée de Téhéran.
En Israël La signature de l'accord a profondément déçu Israël. Le gouvernement a immédiatement dénoncé "un mauvais accord ", saluant ironiquement "la plus grande victoire diplomatique de l'Iran". D'ailleurs, le ministre de l'Economie Naftali Bennett l'affirme : "Israël ne se considère pas lié par ce mauvais, ce très mauvais accord qui a été signé ". Par conséquent, Israël "a le droit de se défendre ".
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a lui aussi réagi, un peu plus tard. Il parle d'une "erreur historique " et affirme que "le monde est devenu plus dangereux ".
Face à l'inquiétude et la colère d'Israël, Barack Obama et Benjamin Netanyahu ont prévu de se parler ce dimanche.
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