L'ONU accuse les talibans de "violations graves" de droits humains visant des Afghans renvoyés dans leur pays

Les Nations unies reprochent notamment au pouvoir en place de s'en prendre à des femmes, à des membres de l'ancien gouvernement ou à des journalistes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des réfugiés afghans arrivent à la frontière irano-afghane d'Islam Qala, dans la province d'Herat, le 24 juillet 2025. (MOHSEN KARIMI / AFP)
Des réfugiés afghans arrivent à la frontière irano-afghane d'Islam Qala, dans la province d'Herat, le 24 juillet 2025. (MOHSEN KARIMI / AFP)

Après avoir demandé mi-juillet "l'arrêt immédiat" des renvois de réfugiés afghans, l'ONU a accusé jeudi 24 juillet les autorités talibanes d'avoir commis des "violations graves" des droits humains comprenant des "cas de torture" contre des Afghans de retour chez eux après avoir été expulsés de pays tiers.

Depuis 2023 et le début de vastes campagnes d'expulsion lancées par l'Iran et le Pakistan, des millions d'Afghans sont rentrés dans leur pays. Pour la seule année 2025, plus de 1,9 million de personnes ont regagné le territoire afghan, dont l'écrasante majorité en provenance d'Iran, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Une fois arrivés en Afghanistan, certains ont été victimes de "violations graves" de leurs droits, commises par les autorités talibanes "en fonction de leur profil", dénonce un nouveau rapport onusien. Selon cette source, ces violations concernent des femmes, des employés de médias et des membres de la société civile, mais aussi des individus affiliés à la République tombée en 2021 et à ses forces de sécurité, malgré une amnistie décrétée par les talibans.

Le respect des droits des humains est une "excuse", selon le gouvernement

"Ces violations comprennent des cas de torture, de maltraitance, d'arrestation et de détention arbitraire et de menaces à la sécurité", rapportent la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, dans un rapport commun. "Renvoyer chez eux des individus qui risquent d'y être persécutés, torturés ou d'y subir un traitement ou des punitions cruelles, inhumaines ou dégradantes, des disparitions forcées ou d'autres préjudices irréparables, est une violation du principe de non-refoulement et une entorse grave au droit international", ont dénoncé la Manua et le Haut-Commissariat.

Le gouvernement taliban assure que la loi islamique qu'il a instaurée "garantit" les droits de chacun. Mercredi, le chef de la diplomatie Amir Khan Muttaqi a estimé, lors d'une conférence de presse, que le respect des droits humains était utilisé comme une "excuse" par "certains pays", qu'il n'a pas nommés, pour ne pas reconnaître l'"émirat islamique".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.