Ce que l'on sait de la libération des quatre otages français enlevés au Niger
Alors qu'ils viennent de retrouver le sol français, francetv info revient les détails de leur libération.
Daniel Larribe, Marc Féret, Thierry Dol et Pierre Legrand sont désormais libres et de retour en France. Après trois ans de captivité, le scénario de l'opération qui a conduit à leur libération se dessine.
Comment ont-ils été libérés ?
Après des mois de négociation, l'opération de récupération s'est étalée sur huit jours, rapporte Le Monde. Selon les terme de l'accord passé avec les ravisseurs, un convoi comptant 18 hommes, des Français et des touaregs, part de Kidal (Mali) le 21 octobre. Une source française connaissant les détails de cette opération et citée par Le Monde, explique que des membres de la DGSE (service secrets français) ont remis à ses membres la "contrepartie" à la libération des otages. Une version contestée par le JDD, qui évoque un groupe de trois hommes qui ne transportait pas de "valises de billets".
Il avait été convenu à l'avance que les ravisseurs devaient d'abord regrouper les quatre otages qui avaient été séparés au mois de juillet. "Puis de les laisser, seuls, deux ou trois jours, dans un endroit sécurisé avec de l'eau et de la nourriture". A un autre endroit, les ravisseurs devaient donner les coordonnées GPS de ce lieu en échange de l'argent. Les quatre otages ont été récupérés dans l'extrême nord-ouest du Mali, près des frontières mauritanienne et algérienne.
Officiellement l'Elysée n'a pas donné de détails, mais François Hollande a "exprimé toute sa gratitude au président nigérien", Mahamadou Issoufou, qui "a réussi à obtenir la libération de nos compatriotes".
Y a-t-il eu une rançon ?
Contrairement à ce qu'affirment les autorités françaises, une rançon aurait été versée pour obtenir leur libération, révèle Le Monde, mercredi 30 octobre. Citant une source française, le quotidien affirme qu'une "contrepartie" de "plus d’une vingtaine de millions d’euros" a été débloquée. Une somme qui aurait été prélevée sur les fonds secrets alloués aux services de renseignement. Le JDD, qui avance la théorie du convoi de trois hommes partis récupérer les otages sans contrepartie, ne réfute pas pour autant le paiement d'une rançon.
L'AFP, citant une source proche des négociateurs nigériens, évoque une somme comprise entre 20 à 25 millions d'euros. Cette somme a servi à payer les ravisseurs ainsi que les intermédiaires qui, sur le terrain, ont joué un rôle important pour obtenir ces libérations.
Mais officiellement, la France n'a pas payé. "La France ne verse pas de rançon" a tenu à réaffirmer l'Elysée mercredi. Un peu plus tôt dans la matinée, Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement était elle aussi montée au créneau : "Nous n'avons pas changé de politique". Après la libération des otages au Cameroun, François Hollande avait insité sur ce principe.
Comment François Hollande a-t-il annoncé la nouvelle ?
C'est depuis Bratislava, en Slovaquie, que François Hollande a annoncé la libération des quatre otages français détenus au Sahel, lors d'une allocution officielle. Avant son discours, le président a appelé les familles des otages en personne. "J'ai tenu à les prévenir dès que j'ai connu la nouvelle." Soulignant "les trois ans d'épreuve pour ces ressortissants français, détenus par des geôliers sans scrupule", le chef de l'Etat a également insisté sur les "trois ans de souffrance pour les familles".
Comment ont réagi leurs familles ?
C'est évidemment un grand soulagement pour les familles des quatre otages, mobilisées depuis le premier jour pour faire libérer leurs proches. "Ça y est, c'est enfin arrivé !" s'est réjouie Pascale Robert, la mère de Pierre Legrand, au micro de BFMTV. "Le calvaire est terminé. Mais je n'ai pas désespéré, on y a toujours cru." Elle était aussi l'invitée de France 2.
"Je suis heureuse, émue", a déclaré Brigitte Laur, la tante de Pierre Legrand. "On a tellement attendu… Merci à tous ceux qui nous ont soutenus, merci", a-t-elle ajouté, des sanglots dans la voix. "Après trois ans, on a du mal y croire."
Après l'annonce, René Robert, le grand-père de Pierre Legrand, a fait part de sa joie, avec une pensée pour les sept autres otages français toujours détenus dans le monde. "J'espère que le processus va se poursuivre pour d'autres." Une joie partagée par Pascal Lupart, président du comité de soutien de Serge Lazarevic, enlevé en novembre 2011 au Mali par Aqmi. Il a exprimé "beaucoup de joie après la libération des quatre otages d'Arlit", mais "une énorme angoisse pour les autres otages". "Ceux qui restent aujourd'hui détenus au Mali sont des indépendants, des sans-grade qui n'ont pas derrière eux d'entreprise capable de disposer d'une manne financière pour les faire libérer."
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