Liberia: des sénateurs évoquent un climat rappelant les prémices de la guerre civile
Les tensions montent dans ce pays très pauvre d'Afrique de l'Ouest qui a connu une très meurtrière guerre civile entre 1989 et 2003.
Des sénateurs libériens se sont alarmés le 20 août 2019 de la montée des violences politiques au Liberia, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest. Ils ont dressé un parallèle avec celles qui avaient plongé le pays dans une guerre civile particulièrement atroce de 1989 à 2003. Un conflit qui a fait quelque 250 000 morts et des centaines de milliers de déplacés. Le Liberia comptait alors moins de 4 millions d'habitants
Le 17 août, des partisans du président libérien, l'ex-star du football George Weah, ont encerclé un bâtiment où Tellia Urey, candidate de l'opposition à une élection législative partielle, tenait une réunion, dans la banlieue de la capitale Monrovia. Pendant plus d'une heure, ils ont jeté des projectiles sur le bâtiment, brisé des fenêtres et détruit son véhicule. L'un des assaillants a essayé de donner un coup de couteau à Mme Urey, a affirmé cette dernière, dénonçant une tentative d'assassinat. "L'affaire a failli (lui) coûter la vie", confirme le journal Liberian Observer.
Le lendemain, les autorités ont qualifié ces violences d'"épouvantables" et promis des sanctions sévères.
"Souvenons-nous de notre Histoire"
Lors d'un débat au Sénat, la plupart des élus ont exprimé leur consternation, 16 ans après la fin de la guerre civile, a constaté un correspondant de l'AFP. "Ce pays va mal et il faut que cela cesse. Souvenons-nous de notre Histoire. La guerre qui a débuté en 1989 faisait suite aux violences qui ont suivi les élections de 1985", a souligné le sénateur d'opposition Conmany Wesseh, proche de l'ancienne présidente Ellen Johnson Sirleaf (2006-2018).
"Les gens n'étaient pas contents. Petit à petit, ils ont décidé de résoudre leurs problèmes par la violence. Puis la police et l'armée ont été perçues comme les forces du régime et d'autres ont décidé de prendre en main leur propre sécurité", a raconté le sénateur. Il s'est ensuite interrogé: "Va-t-on rester assis et laisser les choses se reproduire?"
"Nous avons pris part au précédent conflit en raison de la mauvaise gouvernance. Et quand vous critiquez le régime actuel, ils vous traitent de tous les noms", a dénoncé un autre sénateur, le prédicateur et ancien chef de guerre Prince Johnson. Lequel avait soutenu George Weah lors du second tour de la présidentielle de décembre 2017.
Les crimes commis pendant la guerre n'ont pas été jugés
Ni Ellen Johnson Sirleaf, lauréate du prix Nobel de la paix en 2011, ni son successeur George Weah n'ont fait juger les auteurs de crimes commis pendant cette période. Un très grand nombre de personnalités directement impliquées occupent toujours des positions importantes dans les sphères du pouvoir politique et économique au Liberia.
L'un des principaux acteurs du conflit, l'ex-chef de guerre devenu président (1997-2003), Charles Taylor, a été condamné en 2012 pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre perpétrés en Sierra Leone voisine. Pour autant, il n'a pas été inquiété pour les atrocités commises dans son propre pays.
Elu sur un programme de lutte contre la pauvreté, George Weah est confronté depuis plusieurs mois à une opposition croissante en raison de la dégradation alarmante de la situation économique.
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