Coupe du monde 2022 : la victoire du Maroc replace la Palestine sur le devant de la scène
Le parcours extraordinaire du Maroc dans cette Coupe du monde de football a une conséquence politique inattendue : il remet la cause de la Palestine sur le devant de la scène. Chaque jour, pendant ce Mondial au Qatar, Jean-Marc Four donne un coup de projecteur sur les liens entre politique et ballon rond.
Pas plus que le parcours du Maroc, personne n'avait vu venir son effet induit : la relance de la cause palestinienne. La nouvelle victoire des Marocains, samedi 10 décembre, a été célébrée dans une grande partie de l’Afrique et dans tout le monde arabe : en Syrie, en Irak, en Egypte, au Yémen, en Tunisie, même en Algérie, pourtant le grand voisin et rival. Si on met évidemment à part la liesse qui s’est emparée du Maroc lui-même, c’est sans doute dans les territoires palestiniens que les scènes de joie ont été les plus spectaculaires et les plus nombreuses. Les grandes villes de Cisjordanie : Ramallah, Naplouse, Hébron ont toutes connu des soirées de klaxons et de feux d’artifice samedi soir. On a même distribué gratuitement des bonbons dans les rues. Même chose à Jérusalem-Est où la police israélienne est d’ailleurs intervenue pour disperser les rassemblements.
Plus spectaculaire encore dans la bande de Gaza où une immense salle de sport s’est transformée en chaudron incandescent après la victoire du Maroc contre le Portugal. Spectateurs hurlant leur joie et brandissant à la fois des drapeaux palestiniens et marocains. La fierté de voir une équipe accéder à ce stade de la compétition est immense dans tout le monde arabe et aussi en Afrique. Mais c’est vraiment en Palestine que l’enthousiasme est le plus manifeste.
Le soutien des marocains à la Palestine
Et ce, depuis le début de la compétition. Plusieurs joueurs ont brandi des drapeaux palestiniens notamment le défenseur du PSG, Achraf Hakimi. A l’issue de la victoire contre l’Espagne en 8ème de finale, c’est même toute l’équipe marocaine qui a posé sur la pelouse avec le drapeau palestinien. Dans les tribunes aussi, les symboles de soutien à la Palestine sont omniprésents, arborés par de nombreux spectateurs. Même dans les loges, on a vu des brassards aux couleurs du célèbre keffieh palestinien noir et blanc.
Lors du match de poule France-Tunisie, un spectateur a fait irruption sur la pelouse avec les couleurs palestiniennes. Mais on ne l’a pas vu à la télévision. La multiplication de ces signes de solidarité fait forcément grand bruit dans les territoires palestiniens. Elle montre surtout le hiatus, le décalage entre les opinions publiques arabes et les gouvernements des pays arabes. Ces derniers ne manifestent plus qu’un soutien de principe, du bout des lèvres, à la cause palestinienne. Plusieurs d’entre eux sont même entrés dans une logique de normalisation avec Israël : c’est déjà le cas pour les Emirats, Bahreïn, et (situation paradoxale) pour le Maroc. Plusieurs autres, dont le géant, l’Arabie Saoudite, multiplient désormais les échanges avec Israël. A l’inverse dans les opinions publiques arabes, la question palestinienne reste un enjeu majeur. Et un vrai facteur de mobilisation.
Impossible d'interdire le drapeau palestinien
Il est impossible d'interdire le drapeau palestinien, car pour la Fifa, la Palestine existe ! Même si elle n'est pas reconnue comme un Etat membre par l’Onu (les Etats-Unis, alliés d’Israël s’y sont toujours opposés via le Conseil de Sécurité), la Palestine existe en tant que telle dans d’autres instances, par exemple à l’Unesco. Et donc au sein de la Fifa. La Palestine participe aux éliminatoires du Mondial, cette fois-ci par exemple elle était dans la poule de l’Arabie Saoudite. Elle ne s’est jamais qualifiée pour une phase finale, mais l’équipe a des résultats honorables, classée 102e mondiale. Avec une vraie particularité : c’est le seul sujet, les sports, où il y a un ministère commun, partagé entre les grands rivaux palestiniens, le Hamas qui tient la bande de Gaza, et l’Autorité Palestinienne qui régit la Cisjordanie.
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