À vrai dire. Des militaires étrangers en opération dans l'est de la RDC ?
Un tweet suscite la polémique au Congo-Kinshasa. La publication laisse entendre que des armées étrangères, venues du Rwanda ou du Burundi, pourraient prochainement entrer sur le territoire congolais dans le cadre d'une opération coordonnée contre les rebelles de l'est de la RDC. De quoi rappeler de mauvais souvenirs aux Congolais.
Un document de 5 pages publié mi-octobre sur Twitter, relayé notamment par un analyste des questions militaires a provoqué un vif émoi sur les réseaux sociaux congolais. Le texte signé du chef d'état major de l'armée congolaise semble organiser une opération conjointe de cinq pays : le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi, la Tanzanie et la République Démocratique du Congo. L'opération vise à éliminer les groupes rebelles installés dans l'est du Congo-Kinshasa.
Des militaires rwandais ou burundais pourraient-ils intervenir en territoire congolais ?
L'annonce a immédiatement suscité l'inquiétude car elle fait ressurgir de douloureux souvenirs, ceux des crimes commis entre 1993 et 2003 par des armées étrangères, notamment rwandaise.
Une opération conjointe est-elle en préparation ?
L'armée congolaise ne confirme pas la véracité du document. Il serait pourtant authentique d'après le spécialiste Jason Stearns, directeur du Groupe d'étude sur le Congo : "Nous savons que c'est un document authentique mais probablement pas un document final. Pour moi, c'était des réflexions encore en cours mais quelque chose est en marche."
L'armée a de toutes façons reconnu qu'une opération réunissant cinq pays est bien en préparation et que deux réunions des chefs d'états-majors ont déjà eu lieu ; la dernière à Goma le 24 octobre.
Des militaires étrangers en territoires congolais ?
Le document révélé sur Twitter parle, pour chaque pays impliqué, de l'utilisation de "forces spéciales". Une mention qui a été interprétée sur les réseaux sociaux comme la permission donnée à des militaires du Rwanda, de l'Ouganda ou du Burundi d'intervenir sur le sol congolais.
Une interprétation erronée assurent les autorités militaires de la RDC.
Le général Léon Richard Kasonga, porte-parole des Forces Armées de la RDC assure : "Nous avons nos capacités humaines, professionnelles, logistiques et nous avons la compétence pour mener nos opérations seuls, par nous même, chez nous. Nous avons décidé de mutualiser nos renseignements et les informations pour mener nos opérations et simultanément, les armées étrangères évoluent sur leur territoire en même temps que nous menons nos opérations chez nous."
Difficile de savoir si le gouvernement congolais n'a jamais envisager de laisser entrer ces forces spéciales étrangères, comme il l'affirme. Ou s'il a simplement fait marche arrière face à la polémique.
Pourquoi une telle polémique ?
La publication sur Twitter a été très commentée et partagée au Congo. Et pour cause !
Jason Stearns rappelle avoir été lui même témoin des crimes commis sous l'occupation rwandaise : "J'ai habité à l'est pendant longtemps. J'ai témoigné des abus dont l'armée rwandaise était coupable. Il y a une émotion très très forte au sein de la population congolaise contre le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi. Il y a un sentiment d'humiliation du peuple congolais. Les gens vont se dire mais pourquoi l'armée congolaise ne peut pas le faire ? Pourquoi faut-il inviter ces mêmes pays qui dans le passé ont commis des abus chez nous ?"
Dans un rapport, l'ONU avait dénombré 617 crimes graves et des dizaines de milliers de morts durant les 2 guerres du Congo et les années d'occupation qui ont suivi.
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