Sénégal : "La situation a dégénéré", témoigne un étudiant après les violents affrontements à Dakar
Les cours sont interrompus, vendredi, à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal. Des heurts violents ont éclaté la veille dans les rues de la capitale, après la condamnation à deux ans de prison ferme de l'opposant Ousmane Sonko. Neuf personnes sont mortes dans le pays.
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Au lendemain des manifestations où neuf personnes ont perdu la vie, des épaves de bus et des voitures calcinées témoignent, vendredi 2 juin, de la violence des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre non loin de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. La condamnation, jeudi 1er juin, de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024 a mis le feu aux poudres.
Alors que l’université a suspendu ses cours jusqu’à nouvel ordre, les étudiants quittent par petits groupes le campus, sacs sur le dos. Omar Diallo est étudiant en biologie, il rentre dans le Fouta, une région à plus de 600 kilomètres de Dakar. "On a des problèmes parce qu'avec les manifestations, on a brûlé toutes les classes", dit-il.
Le jeune étudiant doit renoncer à ses cours. "Il n'y a plus d'apprentissage. Les examens sont boycottés puisqu'il n'y a plus de travail à l'école. Il y a beaucoup de manifestations. On préfère rentrer." Les amphithéâtres ont été incendiés, ainsi que certains bâtiments administratifs. Balle de basket sous le bras, cet étudiant en sport ne cautionne pas les dégradations des infrastructures. "C'est vraiment un détournement parce qu'on était dans le deuxième semestre. On devait finir l'année au mois de juillet et c'est dommage qu'on nous dise de partir maintenant alors qu'on pourrait finir l'année."
Empêcher l'embrasement
Ailleurs dans la ville, des bâtiments privés, des stations essence ou des magasins ont été saccagés. Les autorités sénégalaises ont déployé, vendredi, des forces armées dans Dakar, ce qui inquiète cet étudiant en département d’histoire, qui préfère garder l’anonymat. "Quand on voit l'armée dehors, cela revient à dire que la situation a dégénéré parce que c'est l'armée qui détient la force. Ça montre que ça ne va pas." Officiellement, neuf personnes sont mortes jeudi selon le ministère de l'Intérieur. Ce qui ravive le souvenir des violentes émeutes de mars 2021 qui avaient fait 14 morts au tout début de cette affaire judiciaire entre Ousmane Sonko et la jeune employée d’un salon de massage qui l’accusait de viol. Mais le combat doit continuer selon Ousseynou Diop, étudiant qui soutient l’opposant Ousmane Sonko et qui demande que le procès soit revu.
"C'est une décision politique. Ce n'est pas basé sur le droit."
Ousseynou Diop, étudiant qui soutient l’opposant Ousmane Sonkoà franceinfo
Les réseaux sociaux comme YouTube, Whatsapp, Twitter ou Facebook sont toujours suspendus, en raison de "la diffusion de messages haineux et subversifs" selon le ministre de l'Intérieur Antoine Félix Diome. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Gutierres, "appelle au calme" et à la "retenue" dans le pays.
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