L'Ethiopie victime des violences ethniques à sa frontière avec le Soudan du Sud
Le 13 octobre 2016, la Cour fédérale éthiopienne doit juger 23 réfugiés sud-soudanais accusés du meurtre de 10 Ethiopiens, le 21 avril 2016 à Gambella (sud), lors de heurts intercommunautaires. Ce procès se déroule sur fond de rivalités ethniques et de guerre civile au Soudan du Sud. L’Ethiopie a déjà accueilli des centaines de milliers de réfugiés sud-soudanais qui ont fui ce conflit.
Des incidents avaient éclaté dans le camp de réfugiés de Jewi, le 21 avril, après un accident de voiture qui avait coûté la vie à deux enfants sud-soudanais de l'ethnie Nuer. Ceux-ci avaient été renversés par le chauffeur éthiopien d'une ONG internationale.
En représailles, des réfugiés nuers s'en étaient pris à des Ethiopiens qui travaillaient dans et autour du camp, tuant deux femmes et huit hommes. La découverte des corps atrocement mutilés avait déclenché 48 heures d'affrontements à Gambella. Cette ville frontalière du Soudan du Sud d'environ 300.000 habitants, accueille plus de 270.000 réfugiés, principalement des Nuers, qui ont fui le conflit au Soudan du Sud.
Les incidents à caractère ethnique sont fréquents dans cette zone instable.
Le 15 avril 2016, une attaque sans précédent, attribuée à des Sud-Soudanais de l’ethnie Murle, sur des villages de la région de Gambella habités par des Nuers du côté éthiopien de la frontière, a fait 216 morts et 92 blessés. Dans le même temps, 146 enfants avaient été enlevés. Les conflits entre ces deux communautés sont très anciens.
Le raid a provoqué la colère de l'Ethiopie dont l'armée est entrée sur le territoire sud-soudanais à la poursuite des assaillants.
La guerre civile dans le nouvel Etat a éclaté en 2013 au sein de l’armée minée par des dissensions politiques et ethniques. Lesquelles sont alimentées par les rivalités entre le président Salva Kiir et son vice-président et ex-chef de la rébellion, Riek Machar. Le conflit a entraîné la mort de 50.000 personnes et le déplacement de 2,3 millions d’autres. Sans parler des viols, tortures, trafics d’enfants… Une situation qui inquiète l’Ethiopie.
736.000 réfugiés en 2015
Outre avec le Soudan du Sud, l'Ethiopie partage des frontières avec la Somalie, le Soudan et l’Erythrée. Autant d’Etats aux prises avec des conflits, alors qu’Addis Abeba jouit d’une certaine stabilité politique. Résultat : de nombreux migrants viennent y trouver refuge. A tel point que l’Ethiopie est désormais le pays d’Afrique qui en accueille le plus : 736.000 en 2015, dont de nombreux Sud-Soudanais arrivés en masse depuis 2014, selon Amnesty International. Soit presque dix fois plus qu’en 2010.
Les réfugiés «sont pris en charge dans des camps devenus de véritables villes», observe RFI. Selon Médecins sans frontières, nombre de personnes venues du Soudan du Sud souffrent «d’infections respiratoires, de diarrhée et de paludisme». Des pathologies qui touchent particulièrement les enfants.
Comme la Jordanie, la Turquie, le Pakistan et le Liban, qui accueillent chacun des centaines de milliers de réfugiés, l’Ethiopie assume «une responsabilité beaucoup trop lourde, commente Amnesty. Et ce alors qu’elle est l’une des nations les plus pauvres du monde : son PIB est estimé à 475 euros par habitant (chiffre 2014).
Paradoxalement, cette situation donne à Addis Abeba une influence politique et diplomatique dans la région. «La communauté internationale se doit en effet de soutenir le pays, lui versant une aide publique au développement parmi les plus élevées du monde, alors même que le régime éthiopien est régulièrement accusé d’autoritarisme», commente RFI.
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