Tunisie : huit ans après, les fruits de "la révolution de Jasmin" sont toujours attendus à Sidi Bouzid
La révolution avait commencé dans cette ville, par la mort d'un jeune vendeur de fruits, qui s'était immolé en pleine rue.
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La Tunisie fête, lundi 14 janvier, les huit ans de "la révolution de Jasmin", à l'origine, par la suite, du "printemps arabe", en Égypte, en Libye ou encore en Syrie. En Tunisie, cette révolution, qui avait contraint Ben Ali à fuir le pays, a commencé en décembre 2010 avec la mort d’un jeune vendeur de fruits à Sidi Bouzid, au centre du pays.
Mohamed Bouazizi s'était immolé par désespoir, en pleine rue. Aujourd'hui, le boulevard principal porte son nom, son portrait est affiché en grand sur la place centrale et sa charrette de fruits est immortalisée par une statue de pierre géante. Mais étrangement, la jeunesse de Sidi Bouzid ne lui voue pas un culte particulier. "Qu'est-ce que j'en ai à faire, moi, de la révolution et de la liberté d'expression ? Je préférerais de l'argent, raconte un vendeur de puces de téléphone. Est-ce que la liberté va me donner de l'argent et à manger ? Non."
Personne ne travaille, on n'a pas récolté les fruits de la révolution.
un habitant de Sidi Bouzidà franceinfo
De l’argent plutôt que la liberté d’expression. Signe que les temps ont changé mais pas la situation économique. Sur le marché de Sidi Bouzid, on se plaint aussi d’être les oubliés de la révolution. "On n'a pas valorisé ce qui s'est passé après la révolution, regrette un habitant. Ceux qui devraient améliorer la situation, où sont-ils ?"
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Le gouverneur de la région, lui, tempère les propos. Anis Baifalah estime que la situation n'est pas si dramatique que cela. Les pouvoirs publics ont investi sans compter dans les routes, l'eau et l'électricité. Près de 1 900 projets ont été lancés mais, selon lui, le secteur privé ne joue pas le jeu. "Ces projets n'ont pas eu l'impact souhaité, déplore Anis Baifalah. Pour créer le développement, il faut que les deux tiers des investissements soient privés, et que le dernier tiers soit public. Ici, à Sidi Bouzid, c'est l'inverse."
Nasri Bouderbalah, médecin et membre de la Ligue de défense des droits de l’Homme qui a reçu le prix Nobel en 2015, explique que même si "la révolution est fragile, elle est acquise". Il y a, dit-il, "une société civile un peu combattante qui guette toute tentative de recul, heureusement, mais les institutions ne sont pas encore achevées".
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