En Haïti, plus de 16 000 personnes ont été tuées dans les violences depuis 2022, selon l'ONU

"La moitié de la population, soit 6 millions de personnes, dont 3,3 millions d'enfants, a besoin d'aide humanitaire", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une personne marche dans les décombres à Port-au-Prince, en Haïti, le 25 septembre 2025. (CLARENS SIFFROY / AFP)
Une personne marche dans les décombres à Port-au-Prince, en Haïti, le 25 septembre 2025. (CLARENS SIFFROY / AFP)

Un bilan effroyable. Plus de 16 000 personnes ont été tuées dans des violences armées depuis 2022 en Haïti, a alerté l'ONU jeudi 2 octobre. "La moitié de la population, soit 6 millions de personnes, dont 3,3 millions d'enfants, a besoin d'aide humanitaire", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, devant le Conseil des droits de l'homme à Genève. Haïti, la nation la plus pauvre des Amériques, a été mis à genoux par des gangs accusés de meurtres, de viols et d'enlèvements.

Sur fond d'instabilité politique chronique, un nombre record de près de 1,3 million de personnes ont été déplacées à l'intérieur de ce pays en raison des agissements des gangs, a alerté l'ONU en juin. Selon les Nations unies, plus de 3 000 personnes ont péri dans des violences en Haïti au premier semestre 2025.

Pour essayer d'enrayer les exactions des gangs qui contrôlent la quasi-totalité de la capitale Port-au-Prince, le Conseil avait approuvé en 2023 la création de la Mission multinationale de sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, pour aider une police haïtienne dépassée. Mais, sous-équipée, sous-financée et avec des effectifs de seulement un millier d'agents sur les 2 500 espérés, ses résultats sont plus que mitigés.

Une "spirale de violences"

Volker Türk appelle à ce que les efforts visant à rétablir la sécurité dans ce pays respectent les droits humains, mettant en garde contre une "spirale de violences" impliquant les gangs, la population et les forces de sécurité. "Depuis mars, le gouvernement a intensifié l'utilisation de drones explosifs dans ses opérations antigang à Port-au-Prince. A la mi-septembre, les frappes de drones avaient causé la mort d'au moins 559 personnes, dont 11 enfants", a-t-il affirmé, notant que la plupart de ces frappes sont probablement illégales.

Par ailleurs, "les unités de police spécialisées ont sommairement exécuté cette année 174 personnes" soupçonnées d'être affiliées à des gangs, a-t-il ajouté. Volker Türk a également jugé "profondément inquiétant que des groupes dits d'autodéfense et des foules s'étant spontanément constituées aient tué plus de 500 membres présumés de gangs cette année, avec le soutien présumé de policiers".

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