Présidentielle en Bolivie : les deux candidats de droite s'affronteront au second tour, lourd revers pour la gauche au pouvoir depuis 20 ans

Le millionnaire Samuel Doria Medina, qui était encore favori dans tous les sondages à une semaine du scrutin, est en revanche relégué à la troisième place.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Rodrigo Paz (à gauche), candidat à la présidence de la Bolivie pour le Parti Démocrate Chrétien (PDC) et Jorge Quiroga, candidat à la présidence pour la coalition "Alianza Libre" (Alliance Libre), le 17 août 2025. (AIZAR RALDES,MARTIN BERNETTI / AFP)
Rodrigo Paz (à gauche), candidat à la présidence de la Bolivie pour le Parti Démocrate Chrétien (PDC) et Jorge Quiroga, candidat à la présidence pour la coalition "Alianza Libre" (Alliance Libre), le 17 août 2025. (AIZAR RALDES,MARTIN BERNETTI / AFP)

La Bolivie va passer de l'autre côté de l'échiquier politique. Un ancien président de droite et un sénateur de centre-droit s'affronteront en octobre au second tour de la présidentielle bolivienne, après avoir remporté le premier tour, dimanche 17 août, infligeant un lourd revers à la gauche au pouvoir depuis 20 ans.

Le sénateur Rodrigo Paz, fils de l'ancien président Jaime Paz Zamora (1998-1993), a créé la surprise en arrivant en tête avec 32,1% des voix, selon un décompte rapide du Tribunal suprême électoral (TSE). L'ancien président Jorge "Tuto" Quiroga (2001-2002) le suit de près avec 26,8%, selon le même décompte. Les deux vainqueurs ont capitalisé sur le rejet de la gauche, accusée d'être à l'origine de la profonde crise économique dans laquelle le pays est plongé.

Le parti au pouvoir très nettement rejeté

Rodrigo Paz est un économiste de 57 ans, fils de l'ancien président social-démocrate Jaime Paz Zamora (1989-1993). Il a passé ses premières années en exil en Espagne, où sa famille a fui les dictatures militaires successives. En plus d'être sénateur de Tarija, un département du sud de la Bolivie, il a été député, et maire de la capitale de cette région frontalière avec l'Argentine. Représentant du parti chrétien-démocrate (PDC), il a mené une campagne discrète et austère.

Jorge Quiroga, est un ingénieur de 65 ans qui a travaillé pour la multinationale américaine IBM. Surnommé "Tuto", un nom qu'il a fait officialiser, il représente le parti Libre. Il a été le vice-président de l'ancien dictateur Hugo Banzer, revenu au pouvoir par les urnes à la fin des années 1990, et à qui il a succédé après sa démission. Candidat présidentiel malheureux à plusieurs reprises, Jorge Quiroga se revendique libéral, mais séduit aussi l'électorat conservateur.

Le millionnaire Samuel Doria Medina, favori dans tous les sondages jusqu'à il y a une semaine, est en revanche relégué à la troisième place avec 19,8% des voix. Le scrutin s'est déroulé dans un contexte de grave crise économique marqué par une pénurie chronique de dollars et de carburant, tandis que l'inflation annuelle avoisine les 25%, un niveau inédit depuis 17 ans.

Tenu pour responsable de la débâcle, le président sortant Luis Arce, autrefois soutenu par l'ancien président Evo Morales (2006-2019), mais désormais en conflit avec lui, a renoncé à un second mandat. Andronico Rodriguez, président du Sénat et candidat le mieux classé à gauche, est arrivé en 4e position du scrutin avec 8,2% des voix. Candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS), le parti au pouvoir depuis 2006, Eduardo del Castillo a recueilli moins de 3,2% des suffrages.

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