Chine : pour un an de salaire, achetez-vous une crédibilité scientifique
Des sociétés peu scrupuleuses proposent, en autres, d'inscrire, moyennant finances, votre nom sur une étude scientifique à laquelle vous n'avez pas participé.
"Fumer rend blond si on s'appelle Gilles", "les chiens polluent plus que les 4x4", "les agents immobiliers ont la plus forte activité sexuelle" : les études bidon font partie du paysage médiatique. Mais qu'en est-il des études sérieuses, scientifiques ? Celles que publient les revues internationales de renom ? Celles qui se font l'écho des travaux des universités et des progrès de la science ?
Elles ne sont parfois pas beaucoup plus fiables, révèle la journaliste du magazine Science en poste à Shanghai Mara Hvistendahl. Dimanche 1er décembre, le blog Passeur de sciences du Monde.fr est revenu sur le scandaleux business de la science en Chine.
10 800 euros pour une place de copremier auteur
Au cours de cinq mois d'enquête, Mara Hvistendahl, Li Jiao et Ma Qionghui, ont mis au jour les pratiques d'agences peu scrupuleuses, expertes dans la vente d'études scientifiques. L'une d'elles propose au chercheur flemmard (ou pris par le temps) d'être mentionné comme copremier auteur d'une étude, moyennant le versement de 90 000 yuans, soit 10 800 euros, rapporte Passeur de sciences. "Nous avons un catalogue d'études en cours de relecture par des journaux scientifiques, et il vous suffira de payer pour que votre nom soit ajouté à la liste des auteurs", propose l'agence, poursuit le blog.
Ces entreprises vendent des études réelles, réalisées avec plus ou moins de sérieux par des étudiants ou des laboratoires rémunérés pour l'occasion, mais certaines sont bidonnées, s'inquiète l'article. Les prix "d'achat" vont de 1 200 à 19 500 euros, relève le blog du Monde.fr. Plus d'un an de salaire pour certains professeurs.
Un business qui touche d'autres régions du monde
Dans le domaine universitaire, un rapport de 2006 pointant déjà des "usines à faux diplômes", relève Le Figaro.fr. A l'époque, chacune de ces structures engrangeait "une somme estimée à 20 millions de dollars [15 millions d'euros]", en raison de "la globalisation de l’enseignement supérieur et le développement des nouvelles technologies". Ainsi, ce trafic touche en priorité les pays anglo-saxons et la Chine, mais n'épargne pas les universités hexagonales, poursuit le site du quotidien.
Entre 2002 et 2012, le nombre d'études réalisées en Chine est passé de 41 417 à 193 733, plaçant le pays au rang de deuxième producteur mondial d'articles scientifiques derrière les Etats-Unis, précise Passeur de sciences. Ce développement "ne s'est pas forcément accompagné d'un effort adéquat pour promouvoir les bonnes pratiques déontologiques", ajoute-t-il, citant l'éditorial dans Science de Wei Yang (lien en anglais), président de la Fondation chinoise pour la science, connu pour son intransigeance vis-à-vis des fraudeurs. Car, au final, rien n'entrave plus le rayonnement des études chinoises que ces soupçons embarrassants.
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