"C’est difficile de terminer un mois" : Nur, réfugié rohingya, raconte les conditions de vie difficiles dans le plus grand camp au monde
Depuis le mois d’août, près de 655 000 Rohingyas ont fuit les persécutions en Birmanie pour rejoindre le Bangladesh. Les conditions sanitaires dans les camps sont déplorables. Nur, 45 ans, est une de ses réfugiés, elle raconte.
"J’ai vu beaucoup de gens se faire tuer, des filles ont été violentées, des maisons ont été incendiées. Nous n’avions rien à manger, on passait notre temps à s’enfuir d’un endroit à un autre." Comme 655 000 autres Rohingyas, Nur a fuit les massacres en Birmanie au mois d’août dernier. Les Rohingyas, cette ethnie musulmane, est persécutée et discriminée par l’armée birmane, dans un pays où elle considérée comme apatride. Aujourd’hui, Nur vit avec sa famille dans Kutupalong, au Sud-Est du Bangladesh, le plus gros camp de réfugiés du monde. Les conditions de vie y sont extrêmement difficiles. Elle raconte.
"Les rations alimentaires que nous recevons ne nous suffisent pas pour subvenir à nos besoins."
L’accès à l’eau est limité, beaucoup de puits sont contaminés par des excréments. En outre, les distributions de nourriture sont insuffisantes, comme en témoigne Nur : "On reçoit des rations alimentaires une fois par mois. C’est difficile de tenir et de terminer un mois avec seulement 15 kg de riz et 15 kg de lentilles. Les rations alimentaires que nous recevons ne nous suffisent pas pour subvenir à nos besoins. C’est difficile d’aller faire des courses."
Pour subvenir à ses besoins, Nur construit des fourneaux pour un projet de la Love Army, le mouvement humanitaire initié par Jérôme Jarre. Chaque semaine, avec dix autres femmes, elles en construisent environ 80 qui sont directement apportés aux familles qui en ont besoin. Nur se dit très "heureuse de travailler" car "les gens sont contents de les avoir". Pour chaque fourneau fabriqué, les femmes sont payées six dollars. En moyenne, elles touchent 140 dollars par mois, ce qui leur permet d’acheter de la nourriture au marché.
En effet, comme le fait remarquer Jérôme Jarre : "Quand on pense "camp de réfugiés", on pense qu’il n’y avoir dedans, qu’il faut absolument leur apporter des choses de l’extérieur. Or, il y a déjà des marchés dans le camp avec des légumes, des fruits, du poisson, du poulet..." Par conséquent, l’une des "grosses priorités" de la Love Army c’est "que les dons que l’on utilise pour construire des choses ici, terminent, à la fin, dans la main des Rohingyas pour qu’ils puissent bénéficier de ces marchés et qu’ils puissent se nourrir mieux qu’avec juste les sacs de riz qu’ils ont reçus." explique l’influenceur des réseaux sociaux.
Un retour impossible ?
Le 16 janvier dernier, la Birmanie et le Bangladesh ont signé un accord prévoyant le retour échelonné sur deux ans des réfugiés. Malgré cet accord, une grande partie des Rohingyas ne veut pas rentrer en Birmanie car ils craignent que l’armée ne les attaque de nouveau. Nur fait partie de ses réticents : "Je veux rester ici, je ne veux pas retourner dans mon pays. Si la paix revient en Birmanie et si on est reconnu alors je retournerais au pays car c’est mon pays. S’il n’y a pas de paix, je préfère mourir ici que de retourner au pays."
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