Le séisme en Birmanie est "parmi les plus gros séismes continentaux que l'on connaisse", selon un sismologue

"C'est un séisme tout à fait exceptionnel", parmi "les plus gros séismes continentaux que l'on connaisse à l'heure actuelle", affirme vendredi 28 mars, sur franceinfo, Yann Klinger, sismologue et directeur de recherche CNRS à l’Institut de physique du globe de Paris alors qu'un tremblement de terre de magnitude 7,7 a frappé le centre de la Birmanie et provoqué de fortes secousses en Thaïlande et en Chine.

Le séisme semble avoir provoqué de nombreux dégâts, selon les premiers témoignages. Les autorités ont déclaré l'état d'urgence dans six régions et ont lancé un appel à l'aide internationale. "La durée totale de la rupture" est "proche d'une centaine de secondes, presque deux minutes, c'est exceptionnellement long pour un séisme continental", explique Yann Klinger. "Le déplacement du sol pendant la rupture pour quelqu'un qui serait à côté de la faille peut-être de plusieurs mètres", détaille-t-il. "La longueur de la zone qui a cassé est probablement de l'ordre de 100 à 200 kilomètres", ajoute-t-il.

Le séisme s'est produit à 16 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sagaing, vers 14h20, heure locale (6h20 GMT), a annoncé l'Institut géologique américain (USGS). "La faille de Sagaing se déforme à une vitesse moyenne de l'ordre de deux centimètres par an. On connaît des séismes historiques tout à fait comparables, notamment en 1839", indique le sismologue. Selon Yann Klinger, il faut s'attendre "sûrement à de nombreuses répliques", ce qui "va encore fragiliser des infrastructures" du pays. "C'est quelque chose qui est tout à fait normal dans le processus de ces grands tremblements de terre. Pour un séisme d'une telle magnitude, on peut s'attendre à de nombreuses répliques de magnitude 6, voir un petit peu au-dessus pendant plusieurs semaines", explique-t-il.