Chine : trente-six ans après Tiananmen, des opposants sont toujours emprisonnés pour avoir évoqué le massacre

Des militants sont toujours emprisonnés en Chine pour avoir tenté de commémorer le massacre de la place Tiananmen, survenu en 1989, dénonce l'ONG Human Rights Watch.

Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une personne tient une bougie lors d'une veillée devant l'ambassade de Chine, à Londres, le 4 juin 2024, pour marquer l'anniversaire de la répression sur la place Tiananmen à Pékin. Photo d'illustration. (BENJAMIN CREMEL / AFP)
Une personne tient une bougie lors d'une veillée devant l'ambassade de Chine, à Londres, le 4 juin 2024, pour marquer l'anniversaire de la répression sur la place Tiananmen à Pékin. Photo d'illustration. (BENJAMIN CREMEL / AFP)

Trente-six ans après le massacre de la place Tiananmen, le 4 juin 1989, certains opposants dorment toujours en prison. La section Asie de Human Rights Watch (HRW) continue de se mobiliser, des décennies après la tuerie des étudiants chinois par la dictature communiste, afin que cette tache noire de l'histoire contemporaine ne sombre pas dans l'oubli. En ce jour anniversaire, l'ONG met en avant une liste de 32 personnes qui continuent de payer le prix fort en Chine pour avoir, à un moment donné ou un autre, évoqué Tiananmen.

Cette liste est non exhaustive et illustre l'inhumanité du régime communiste, ces militants ayant juste tenté d'utiliser une impossible liberté d'expression. "Les 32 cas présentés concernent des personnes qui ont participé aux événements initiaux de 1989 et ont été emprisonnées à tort pour avoir exercé leur liberté d'expression, explique Sophie Richardson, de la section Asie de Human Rights Watch. Il s'agit également de personnes punies pour avoir tenté de commémorer cet anniversaire ou cet événement, notamment des personnes emprisonnées à Hong Kong pour avoir participé à une veillée, désormais criminalisée par la loi sur la sécurité nationale."

Un militant n'a pas donné de nouvelles depuis trois ans 

Ces militants s'appellent Albert Ho, Zhan Youchao ou encore Zhang Haitao. Ce dernier purge une peine de 19 ans de prison pour avoir commémoré l'anniversaire du massacre de Tiananmen. Yu Qian n'a, lui, pas donné de nouvelles depuis trois ans. Ce dernier a été arrêté par la police chinoise après avoir posté un message sur internet, dans lequel il expliquait que "ce n'est pas un crime de s'exprimer le 4 juin, mais c'est un crime de surveiller les communications des citoyens".  

À ces noms s'ajoutent ceux morts en prison, parfois pour mauvais traitement. Trente-six ans après la révolte, le nombre de victimes de Tiananmen reste inconnu. Un massacre dont certains Chinois ignorent même l'existence.

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