L'industrie spatiale européenne face à ses concurrents
Les industriels européens de l'espace accumulent les succès, mais se préparent à affronter une concurrence acharnée. De la part des Américains, qui reviennent sur le marché, et des Chinois, qui briguent le statut de 3e puissance spatiale.
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Dans tous les domaines de l'industrie spatiale (lanceurs, satellites, opérateurs ou fournisseurs de services satellitaires), les Européens se sont hissés au niveau technologique des géants américains, champions incontestés des secteurs civils et militaires. La société Arianespace domine notamment le marché des lancements de satellites commerciaux.
Grâce au développement d’Ariane, délégué au Centre national d'étude spatiale (CNES) pour le compte de l'Agence spatiale européenne (ESA) qui regroupe 18 pays, la France dispose aujourd’hui d’un savoir-faire complet unique en Europe sur les systèmes des lanceurs ce qui permet à l'industrie spatiale nationale de dégager un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros, soit la moitié du total pour l'Europe.
Mais «2013 ne nous offrira pas de répit», a prévenu la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, lors d'un séminaire sur les perspectives, spatial 2013, organisé mi-janvier à Paris par les consultants d'Euroconsult et l'industrie spatiale française.
Lutte pour la première place
Dans le domaine des lanceurs notamment, le Falcon-9, mis au point par la société américaine privée SpaceX fondée en 2002, doit inaugurer son premier lancement de satellite commercial cette année.
Même s'il ne propose pas encore de lancer d'aussi gros satellites que la fusée européenne Ariane, qui a réussi en décembre son 53e tir d'affilée en dix ans, cette arrivée sur un marché dominé jusqu'à présent par Arianespace, illustre les mutations du marché.
De son côté, la Chine, qui avance à pas de géant, a mis en chantier une nouvelle famille de lanceurs capable de répondre à ses ambitions spatiales. Les Chang-Zheng seront lancés d'un tout nouveau centre spatial, le Hainan Satellites Launch Center situé à Wenchang, dans la province du Hainan.
D’après le Groupe aérospatial chinois (CASC), pour 2013, l’Empire du Milieu envisage de mettre en orbite pas moins de vingt engins spatiaux, dont le vaisseau habité Shenzhou X (10). Rappelons que la Chine compte déjà plus de 200 satellites, soit un cinquième de tous les engins spatiaux évoluant en orbite terrestre.
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L’Europe s’interroge
L’Europe spatiale s’est construite autour de la fusée Ariane. Jusqu’aux années 2000, cette stratégie commerciale a été positive. La société Arianespace a largement profité du marché des satellites. Mais depuis quelques années, le volume d’activité reste inférieur d’un tiers aux plus hauts de la décennie précédente. Conséquence: la montée en puissance de concurrents conduit les Européens à réviser leur politique spatiale.
La gouvernance de la politique spatiale est également contestée. Une «Contribution des autorités françaises aux réflexions sur les futures implications de l’Union européenne dans les activités spatiales», datée de mai 2010, estime qu’il est nécessaire d’approfondir les relations entre l’Union européenne et l’Agence spatiale européenne, de développer une relation partenariale entre l’UE et ses Etats membres, d’établir un statut de pays associé et de faire évoluer le Conseil Espace et le Groupe de haut niveau pour la politique spatiale.
L'Europe, néanmoins, ne reste pas inactive et la France, en particulier, encourage le projet spatial Ariane 6, la nouvelle génération du lanceur européen programmé pour 2021. Il aura l'avantage d'être modulable en fonction de la charge à lancer (entre deux et huit tonnes) et sera en mesure de transporter un seul satellite pour permettre de répondre plus rapidement à la demande d'un client, sans attendre la commande d'un second satellite.
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