: Reportage "Comment pourrais-je oublier mes frères ?" : deux semaines après la guerre au Haut-Karabakh, les réfugiés continuent d'enterrer leurs morts
Alors que le Parlement européen a dénoncé jeudi une "épuration ethnique" au Haut-Karabakh et demandé des sanctions, les enterrements se succèdent au cimetière militaire de Yerablur, à Erevan, la capitale arménienne.
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Un parfum d’encens embaume les allées du cimetière militaire de Yerablur, à Erevan, la capitale arménienne. Une foule s’est réunie mercredi 4 octobre pour prier autour de deux cercueils recouverts de drapeaux arméniens. On enterre deux jeunes soldats du Karabakh, deux semaines après la guerre de l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh. Les visages sont durs, les poings serrés sur les bouquets de fleurs. Des femmes ne peuvent contenir leurs larmes. Des soldats blessés, vêtus de leur treillis, en béquilles, accompagnent leurs camarades jusqu’à la tombe.
>> Haut-Karabakh : peut-on parler de "génocide" ou d'"épuration ethnique" ?
"Mon cœur a explosé, mon cœur a saigné", glisse Artsyom, vétéran de la guerre de 2020 contre l’Azerbaïdjan. Il n’a pas supporté la capitulation des Arméniens du Karabakh. Cet ancien artilleur survit avec des éclats d’obus dans les jambes et la colonne vertébrale et avec les fantômes de la guerre.
"Peut-on oublier la guerre ?"
Le considérant comme traumatisé, les médecins ont conseillé à Artsyom de ne pas venir assister à ces obsèques, mais il n’a rien voulu entendre : "Ce sont des idiots pour moi. Comment pourrais-je oublier mes frères et ne pas venir ici ? Quelqu'un qui en a vu tant peut-il oublier ? Peut-on oublier la guerre ?" Une Garde d’honneur vient relever les cercueils des vaincus, les jeunes soldats sont enterrés dans une sinistre ambiance de défaite, loin de leur patrie, tombée aux mains de leurs ennemis.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev devaient se rencontrer jeudi 5 octobre au sommet de la Communauté politique européenne, mais il n'y aura finalement pas de rencontre à Grenade en Espagne. L'Azerbaïdjan s'est tout de même dit prêt à des pourparlers avec l'Arménie sous médiation de l'Union européenne, a assuré jeudi un conseiller du président azerbaïdjanais.
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