Conflit Iran-Israël : la Chine reste prudente malgré son soutien affiché à Téhéran

Si la Chine n'hésite pas à dénoncer la responsabilité d'Israël dans l'escalade, il existe un certain embarras de Pékin sur les conséquences, notamment économiques, de cette guerre.

Article rédigé par Sébastien Berriot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'ambassadeur Amir Saeid Iravani, représentant permanent de l'Iran auprès des Nations Unies, et son homologue chinois, Fu Cong, discutent lors d'une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations Unies, le 13 juin 2025 à New York. (MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
L'ambassadeur Amir Saeid Iravani, représentant permanent de l'Iran auprès des Nations Unies, et son homologue chinois, Fu Cong, discutent lors d'une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations Unies, le 13 juin 2025 à New York. (MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Les frappes et les ripostes se poursuivent. L'armée israélienne a déclaré vendredi 20 juin avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran dans la nuit, notamment ce qu'elle a qualifié de "centre de recherche et développement du projet d'armes nucléaires iranien", au huitième jour de la guerre entre l'Iran et Israël. 

En Israël, les sirènes d'alerte aérienne ont retenti tôt vendredi dans plusieurs régions d'Israël à la suite de tirs de missiles iraniens, l'alerte étant levée quelques instants plus tard. Un immeuble d'habitation a été touché, a indiqué la police dans un communiqué accompagné de photos montrant sa façade éventrée, sans en préciser la localisation exacte.

Pékin ne veut surtout pas être impliqué

Si Donald Trump a indiqué qu'il décidera d'une éventuelle participation américaine aux frappes d'Israël contre l'Iran "au cours des deux prochaines semaines", semblant laisser une chance à une réunion entre des ministres européens et l'Iran vendredi en Suisse pour tenter d'avancer vers une solution diplomatique après une semaine de conflit, la Chine et la Russie appellent à un règlement diplomatique. Si Moscou, comme Pékin, très proches de l’Iran, affichent une position largement pro-iranienne, côté chinois, c’est la prudence qui domine.

Comme sur le conflit à Gaza, la Chine n'hésite pas à désigner le responsable de cette nouvelle guerre, Israël, accusé par Pékin d'avoir violé le droit international. Soutien affiché à un pays ami, l'Iran, avec lequel la Chine a développé ces dernières années des relations de grande proximité. Des mots sans ambiguïté, mais qui dissimulent un certain embarras de Pékin, qui ne veut surtout pas être impliqué dans cette guerre. Pas question, par exemple, de livrer des armes aux Iraniens.

La Chine souhaite avant tout protéger ses intérêts au Moyen-Orient, à travers notamment son grand projet économique des nouvelles routes de la soie. Une implication plus directe pourrait aussi avoir des effets sur le prix du pétrole que la Chine achète en quantité aux Iraniens. Dans ces conditions, Pékin préfère donc rester en retrait pour le moment avec un statut plus de spectateur que d'acteur.

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