La menace de fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran est "un couteau sous la gorge de l'économie mondiale", estime le directeur de l'Institut supérieur d'économie maritime

L'Iran menace de bloquer une partie du trafic maritime mondial en fermant le très stratégique détroit d'Ormuz. Paul Tourret, directeur de l'Institut supérieur d'économie maritime (Isemar), expose les "questions majeures" que cela pose pour l'économie mondiale.

Article rédigé par franceinfo
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Des boutres, des bateaux de pêche et des cargos naviguant dans le détroit d'Ormuz où transite 20% du pétrole mondial (photo d'illustration). (MARWAN NAAMANI / AFP)
Des boutres, des bateaux de pêche et des cargos naviguant dans le détroit d'Ormuz où transite 20% du pétrole mondial (photo d'illustration). (MARWAN NAAMANI / AFP)

La menace de fermeture du détroit d'Ormuz est "un couteau sous la gorge de l'économie mondiale", estime lundi 23 juin sur franceinfo et France Inter, Paul Tourret, directeur de l'Institut supérieur d'économie maritime (Isemar). Après les frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche, la crainte de représailles grandit, et notamment la fermeture du détroit d'Ormuz, au large des côtes iraniennes, par lequel transite une large partie du pétrole mondial.

"C'est plus une menace globale qu'une menace directe sur les intérêts américains. Et c'est pour ça que ça pose des questions majeures, explique Paul Tourret. On voit les réactions, d'ailleurs, dans les bourses, qui ont déjà ouvert en Asie avec une augmentation, encore légère mais qui continue, du prix du pétrole."

La crainte d'une "guerre totale" dans la zone

Pour fermer ce passage maritime entre le golfe Persique et le golde d'Oman, débouchant sur la mer d'Arabie, l'Iran pourrait utiliser "les moyens lourds" et sa marine, mais aussi "des moyens légers, des vedettes équipées de moyens de projection", "des missiles" ou encore "des drones". Paul Tourret évoque "la possibilité d'une guérilla plus que d'une guerre navale". La présence d'intérêts américains militaires dans la zone amènerait à "une quasi-guerre entre l'Iran et les États-Unis", indique Paul Tourret. "Plus qu'une coupure, le risque principal, c'est finalement une 'brutalisation' du passage d'Ormuz par une guerre entre l'Iran, peut-être les États du Golfe, et les États-Unis."

Le spécialiste craint "une guerre totale" dans la zone, "où les Américains s'en prendraient aux intérêts iraniens", ce qui "amènerait des rétorsions". "C'est la pire des menaces, et c'est celle sur laquelle on pourrait spéculer en cas de dégradation de la situation", assure-t-il.

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