L'ONU veut sanctionner la Corée du Nord après son troisième essai nucléaire
Pyongyang a répondu qu'elle ne plierait jamais devant les résolutions "totalement déraisonnables" contre son programme d'armement nucléaire.
La Corée du Nord a procédé, mardi 12 février, à son troisième essai nucléaire. Plusieurs agences de surveillance dans la région ont rapporté qu'un séisme "artificiel" s'était déroulé dans le nord-est du pays dans la nuit. Pyongyang a ensuite confirmé le test mardi matin. Le Conseil de sécurité de l'ONU a "fermement condamné" cet essai, affirmant préparer une résolution sur des sanctions.
Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, cette opération avait pour but de "protéger la sécurité nationale et la souveraineté" du pays "contre l'hostilité continue des Etats-Unis".
Ce geste de la Corée du Nord ne manque pas de provoquer une vague de condamnations, de la part de ses ennemis, mais aussi de son allié chinois. Ce dernier avait mis en garde le régime contre une telle opération. Francetv info détaille les éléments concernant ce nouvel essai.
Pourquoi maintenant ?
Le régime nord-coréen avait prévenu fin janvier qu'il entendait procéder à un nouvel essai nucléaire de "haut niveau". Pyongyang souhaitait répondre aux sanctions élargies de l'ONU après le lancement, début décembre, d'une fusée considérée par Washington comme un missile balistique.
Où en est le programme nucléaire nord-coréen ?
Il s'agit du troisième test nucléaire conduit par la Corée du Nord, après ceux de 2006 et 2009. Ces essais, menés sur le site nucléaire de Punggye-ri, ont été effectués avec des bombes au plutonium à faible rendement. L'essai de 2006 n'aurait pas obtenu les résultats escomptés.
Quelle est la grande nouveauté de cet essai ?
"Ce test nucléaire de haut niveau avait, contrairement à ceux du passé, plus de puissance explosive et a utilisé un engin miniaturisé et plus léger", a précisé KCNA. Cette information inquiète au plus haut point les puissances internationales.
Jusqu'ici, Pyongyang ne parvenait pas à fabriquer de bombes assez petites pour être fixées sur une ogive, et donc, à développer de tête nucléaire pour missile à longue portée. Une telle amélioration changerait radicalement la donne.
Cet essai est-il puissant ?
La secousse, dont la magnitude a été estimée entre 4,9 et 5,1, s'est produite à 4h57, heure de Paris. Son épicentre était dans la région de Kilju (nord-est), où se trouve le site de Punggye-ri utilisé pour les tests nucléaires. Le Centre américain de géophysique a relevé une activité sismique, confirmée par des centres de surveillance au Japon, en Chine et en Corée du Sud.
Le renseignement américain a indiqué que Pyongyang avait "probablement" conduit un essai nucléaire de "plusieurs kilotonnes". Selon Séoul, la puissance du test est de 6 à 7 kilotonnes. Sur Twitter, un professeur de géophysique américain a montré que l'onde de choc était similaire à celle d'un précédent essai nucléaire.
Comparison for the nearest real-time broadband seismometer. As promised @cppgeophysics twitter.com/drrocks1982/st…
— Andy Frassetto (@drrocks1982) 12 février 2013Quelles conséquences diplomatiques ?
Le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé qu'il allait commencer à travailler "immédiatement" sur des "mesures" par le biais d'une nouvelle résolution. Le Conseil estime que l'essai nucléaire de Pyongyang est une "menace claire pour le paix et la sécurité internationales".
L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, a déclaré que Washington avait pour objectif "de renforcer le régime de sanctions" contre Pyongyang dans "divers domaines", y compris dans le secteur financier. La Corée du Nord a répondu qu'elle ne plierait jamais devant les résolutions "totalement déraisonnables" contre son programme d'armement nucléaire.
De son côté, la Chine a menacé Pyongyang de réduire son aide économique mais Pékin et ses interlocuteurs savent que leurs moyens de coercition sont limités. La Chine craint une déstabilisation régionale aux conséquences imprévisibles.
Cet essai a pour effet d'annihiler tout espoir de reprise des pourparlers à six sur le nucléaire nord-coréen. Ces discussions, qui réunissent les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon, la Russie et la Chine sont au point mort depuis décembre 2008.
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter