Des mutins maliens séquestrent le journaliste Omar Ouahmane : "Si je te revois, je te tue"
Notre collègue de France Culture Omar Ouahmane a été pris pour cible alors qu'il était en reportage au Mali. Agressé et menacé de mort dans la nuit de mercredi à jeudi, il est rentré aujourd'hui en France sain et sauf.
Mercredi soir vers 22h, Omar Ouahmane rentre à son hôtel à Bamako — situé dans la zone de la radio télévision malienne, bouclée par l'armée — quand des soldats mutins l'arrêtent pour un contrôle : "Ils m'ont demandé qui j'étais. Quand ils ont vu que j'étais journaliste, ils m'ont mis des menottes, attaché à un arbre, ensuite mis à genoux parce que mes poignets saignaient, puis ils m'ont autorisé à m'asseoir" , explique le grand reporteur de France Culture.
"Toute la nuit, ils m'ont mis en joue, ont menacé de m'éclater la cervelle, ils ont cassé mon matériel, ils étaient en colère."
Les soldats mutins qui ont renversé le président malien Amadou Touamni Touré accusent la France de soutenir l'ancien président. L'agression de notre collègue intervient juste après la diffusion par RFI d'un entretien avec le président déchu.
Omar Ouahmane continue : "Quand ils ont vu mes notes de frais, et la nature d'une consommation [de la bière, NDLR], ils étaient aussi très en colère. À plusieurs reprises, ils m'ont dit dans la nuit " tu ne couvriras pas l'arrivée de la délégation de la Cédéao "" , prévue le lendemain jeudi.
Vers 6h du matin, un gradé qui commande les mutins arrive et demande qu'on libère le reporteur : "Cela a encore pris une heure" , ajoute Omar Ouahmane. Quand les mutins rendent la liberté à notre collègue, l'un d'eux lance :
"Si je te revois, je te tue."
Il devient de plus en plus difficile pour les journalistes de travailler au Mali. Jeudi dernier cinq d'entre eux sont arrêtés dans la capitale Bamako et emmenés au quartier général de la junte, avant d'être libérés.
Omar Ouahmane précise qu'il "a continué de travailler depuis cet épisode comme si de rien n'était" , avant de rentrer en France ce samedi.
À France Culture, par la voix du directeur de la rédaction Marc Crépin, on explique qu'Omar "est un type courageux mais ce n'est pas du tout quelqu'un qui prend des risques, il suit nos consignes de prudence" , avant d'ajouter que "la situation est très compliquée en ce moment pour les journalistes alors qu'elle ne devrait pas l'être dans un pays comme le Mali" .
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