Ballon espion repéré aux États-Unis : ces dirigeables à haute altitude sont de plus en plus utilisés
Plusieurs ballons espions ont été repérés ces dernières semaines au Canada et aux États-Unis. Ces pays accusent la Chine d'en être à l'origine. Des appareils de plus en plus utilisés même s'ils ne sont pas nouveaux.
Si l'observation du champ de bataille en ballon est pratiquée depuis la création des montgolfières au XIXe siècle, aujourd'hui la nouveauté, c'est qu'on construit des ballons de très haute altitude. Les Etats-Unis et le Canada affirment avoir repéré des ballons espions chinois ces dernières semaines. Ce vendredi 3 janvier, la Chine a "regretté" l'entrée "involontaire" d'un ballon sans pilote dans l'espace aérien des Etats-Unis. La menace est prise très au sérieux. Anthony Blinken, le secrétaire d'Etat américain, décidé, après cet incident, de reporter sa visite en Chine.
Ces appareils aériens volent en général à plus de 20 kilomètres d'altitude, c'est deux fois plus haut que l'altitude de croisière des avions commerciaux et au-delà de la limite de souveraineté aéronautique des Etats. Ces ballons ressemblent à des dirigeables. Ils sont alimentés en énergie par des batteries longue durée ou des panneaux solaires. Ils sont capables de lever une charge utile d'au moins 50 kg et jusqu'à 250 kg.
Capable de lire une plaque d'immatriculation d'un véhicule
Ces ballons espions peuvent ainsi supporter des équipements d'optique ou de guerre électronique capable, pour les plus fins, d'obtenir des images du sol extrêmement précises. Certains peuvent ainsi lire la plaque d'immatriculation d'un véhicule ou surveiller des zones beaucoup plus importantes que ne peuvent le faire les senseurs des satellites espions. Ils sont stationnaires et peuvent donc observer un site en permanence, là où un satellite en orbite autour de la terre passe au-dessus d'une zone donnée qu'une à trois fois toutes les 24 heures.
Ces ballons sont relativement imposants : le ballon observé au-dessus des Etats-Unis fait la taille "de trois autobus", a précisé l'état-major de l'US Air Force. Par temps clair, on peut les observer à l'œil nu, mais ils ne sont pas forcément repérables par les radars classiques qui ne portent que rarement à ces très hautes altitudes
Les vols à plus de 20 kilomètres d'altitude en dehors du droit international
La Chine affirme que ce ballon était "un aéronef civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques". Pour les Etats-Unis, il s'agit en revanche d'une opération d'espionnage. Dans tous les cas, cet appareil chinois a bien été repéré au-dessus des Etats-Unis, mais il n'évoluait pas dans l'espace aérien américain... La souveraineté des Etats dans l'atmosphère s'arrête en effet au "niveau 660", comme disent les pilotes ; à 66 000 pieds soit 20 km d'altitude. Au-delà des 20 kilomètres, en pleine stratosphère, les appareils sont normalement libres de voler - à condition de pouvoir le faire avec des moteurs spéciaux pour un jet - sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit. Les avions espions américains des années 60-70 tels les U2 peuvent ainsi voler entre 23 et 25 km d'altitude.
Cette zone aérienne située entre 20 et 100 kilomètres de haut, où peuvent stationner ces ballons, n'est aujourd'hui régie par aucune règle internationale. Plusieurs armées se préparent face à cette guerre de "très haute altitude", dont l'armée française. On notera que la zone au-dessus de laquelle le ballon chinois a été repéré dans le Montana comprend la base militaire de Malmstrom, l'une des trois bases américaines où se trouvent les silos des missiles nucléaires intercontinentaux Minuteman.
Si les États s'intéressent de plus en plus à ces ballons, c'est aussi en raison de leur coût. Le simple lancement d'un "petit" satellite, de moins de 150 kg, est tout de même proposé à 2 250 000 dollars par SpaceX l'entreprise aérospatiale d'Elon Musk, la moins chère sur ce marché. En revanche, un ballon gonflé à l'hélium pressurisé ne demande aucun effort pour s'envoler.
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