"C'est un travail comme un autre" : réfugié en Allemagne, un ex-ministre afghan est devenu livreur
Sayed Sadaat fut ministre des Communications en Afghanistan de 2016 à 2018.
Il était autrefois ministre en Afghanistan. A présent installé en Allemagne, Sayed Sadaat gagne aujourd'hui sa vie comme livreur à vélo de plats à emporter. Six heures par jour pendant la semaine, et de midi à 22 heures les week-ends, il circule dans les rues de Leipzig équipé d'une combinaison orange vif, emblème de son entreprise, ainsi que de son sac de coursier pour acheminer pizzas et autres plats aux clients.
"Il n'y a pas à avoir honte, c'est un travail comme un autre", a-t-il expliqué à l'AFP dimanche 29 août. "S'il y a un emploi c'est qu'il y a de la demande et quelqu'un doit se charger d'y répondre", philosophe le quinquagénaire.
Arrivé en 2020, las de la corruption
Les Afghans sont déjà depuis plusieurs années le deuxième groupe de migrants en nombre en Allemagne, derrière les Syriens, avec quelque 210 000 demandes d'asile déposées depuis 2015.
Sayed Sadaat est arrivé plusieurs mois avant l'effondrement du régime de Kaboul face aux talibans. Il fut ministre des Communications en Afghanistan de 2016 à 2018. Il affirme aujourd'hui avoir quitté son poste car il en avait assez de la corruption du gouvernement. Deux ans plus tard, la situation sécuritaire se dégrade. "Donc j'ai décidé de partir", raconte-t-il.
Bien que détenteur d'une double nationalité afghano-britannique, c'est en Allemagne qu'il décide d'élire domicile fin 2020. Il estime avoir davantage d'opportunités dans son secteur au sein de la première économie européenne. Problème : son manque de connaissance de l'allemand a été immédiatement un frein et la pandémie de Covid-19 avec le confinement n'a pas facilité l'apprentissage. Désormais, il s'y consacre à raison de quatre heures de cours par jour, avant d'enfourcher son vélo de livreur Lieferando.
Une double nationalité qui l'empêche de prétendre au statut de réfugié
Il perçoit 15 euros de l'heure. C'est 50% de plus que le salaire minimum en Allemagne (9,50 euros), mais néanmoins un salaire très modeste. Il estime réussir malgré tout à subvenir à ses besoins.
Sayed Sadaat n'a pas le droit au statut de réfugié et aux allocations afférentes car il est considéré d'abord comme citoyen britannique. Il affirme malgré tout ne pas regretter sa décision.
Avec le retrait des forces de l'Otan d'Afghanistan, Sayed Sadaat pense pouvoir se rendre utile en Allemagne. "Je peux conseiller le gouvernement allemand et faire en sorte que le peuple afghan en profite car je peux donner une image réaliste du terrain" sur place, assure-t-il. Il n'a à ce jour reçu aucun contact en ce sens.
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