Guerre en Ukraine : comment la Corée du Nord est devenue l'alliée indispensable de la Russie
Soldats nord-coréens combattant officiellement sur le front en Ukraine, hauts gradés nord-coréens présents lors des commémorations du 9 mai 2025 à Moscou… Alors que la Russie refuse toujours de céder sur un cessez-le-feu, Vladimir Poutine a besoin de la Corée du Nord pour continuer la guerre en Ukraine. Explications.
9 mai 2025, Moscou : Vladimir Poutine salue des hauts gradés nord-coréens lors du défilé militaire commémorant les 80 ans de la défaite de l'Allemagne nazie. Une scène qui se déroule dix jours après l'officialisation par les deux pays de l'envoi de soldats nord-coréens pour combattre avec la Russie. Aujourd'hui, cette alliance militaire est de plus en plus vitale pour la Russie. Franceinfo vous explique pourquoi.
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1 De nombreuses livraisons d'armes
Entre septembre 2023 et mars 2025, dans le plus grand secret, la Corée du Nord a livré plus de la moitié des munitions utilisées sur le champ de bataille ukrainien. C'est ce que révèle une enquête menée par l'agence de presse Reuters, en collaboration avec l'observatoire Open Source Centre, publiée mi-avril 2025. S'appuyant sur de nombreuses sources, comme des images satellite, l'enquête détaille comment des millions d'obus et munitions sont transportés par bateau puis dans des trains vers les champs de bataille ukrainiens. Une preuve parmi d'autres : c'est un missile balistique KN-23 nord-coréen qui été utilisé pour frapper Kiev le 24 avril dernier. Bilan : 12 morts et 90 blessés.
This 13-second radio intercept describes a dramatic battlefield retreat of North Korean troops in Russia's Kursk region on December 1. A Reuters investigation gives an inside look at North Korea's vast operation to help Russia's war on Ukraine:https://t.co/DDWDuj0jNB pic.twitter.com/7z1ktzIcQx
— Reuters (@Reuters) April 15, 2025
2Les milliers de soldats
Les images de deux soldats nord-coréens capturés par les forces ukrainiennes ont été diffusées le 12 janvier 2025 par le SBU, le service de renseignement ukrainien. Pendant leur interrogatoire, les deux hommes ont notamment raconté ne pas avoir eu le temps de se suicider avant d'être capturés, comme le veut la doctrine militaire nord-coréenne. Les deux militaires ont aussi dit être persuadés que les soldats du rival sud-coréen combattent avec les Ukrainiens. Ces images ont prouvé ce que dénonçait Kiev depuis octobre 2024 : l'arrivée en Russie de milliers de soldats nord-coréens, qui sont ensuite partis combattre notamment dans la région frontalière de Koursk. Au total, selon des sources officielles sud-coréenne,15 000 soldats nord-coréens ont participé à des opérations aux côtés de la Russie. Pour un bilan de 600 morts et plus de 4 000 blessés.
Our soldiers have captured North Korean military personnel in the Kursk region. Two soldiers, though wounded, survived and were transported to Kyiv, where they are now communicating with the Security Service of Ukraine.
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) January 11, 2025
This was not an easy task: Russian forces and other North… pic.twitter.com/5J0hqbarP6
3 Des renforts de main-d'œuvre
Autre preuve que Kim Jong-un offre un soutien total à Vladimir Poutine : l'intensification de l'envoi de travailleurs nord-coréens en Russie. Près de 15 000 auraient passé la frontière en 2024 selon les services de renseignements sud-coréens, le plus souvent avec des visas étudiants. C'est douze fois plus qu'en 2023 et une violation directe des sanctions de l'ONU visant Pyongyang.
Ces bras permettent à la Russie de réduire son manque de main-d'œuvre. Un phénomène amplifié par l'exode de ceux qui veulent échapper à la mobilisation et aux pertes humaines de la guerre.
Bientôt, les échanges entre les deux pays, que sépare une frontière de seulement 19 kilomètres, seront encore plus faciles. Jusqu'à aujourd'hui, seul un pont ferroviaire mis en service en 1959 reliait la Russie et la Corée du Nord. Le 30 avril, Moscou et Pyongyang ont donné le coup d'envoi de la construction d'un pont routier d'un kilomètre de long, qui devrait être achevé d'ici deux ans.
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