La "flotte fantôme" utilisée par la Russie, l'Iran et la Corée du Nord est estimée à "900 navires", selon un amiral français

"Une dizaine est suivie quotidiennement" dans la Manche, a affirmé l'amiral Benoît de Guibert, préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le tanker "Eventin", soupçonné d'appartenir à la "flotte fantôme" russe, immobilisé en mer Baltique, le 13 janvier 2025. (STEFAN SAUER / AFP)
Le tanker "Eventin", soupçonné d'appartenir à la "flotte fantôme" russe, immobilisé en mer Baltique, le 13 janvier 2025. (STEFAN SAUER / AFP)

La "flotte fantôme" utilisée par la Russie, l'Iran et la Corée du Nord pour transporter du pétrole en contournant les sanctions internationales pourrait compter "environ 900 navires", a affirmé, mercredi 2 juillet, un amiral français lors d'une audition à l'Assemblée nationale. "L'action de l'Etat est d'abord une surveillance particulièrement attentive de cette flotte dont on estime qu'elle pourrait se composer d'environ 900 navires, parmi lesquels une dizaine est suivie quotidiennement en Manche", a affirmé l'amiral Benoît de Guibert, préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord.

Dans le cadre d'un 18e train de sanctions proposé par la Commission européenne, l'UE veut ajouter 70 pétroliers "fantômes" à sa liste répertoriant les navires déjà utilisés par Moscou, qui compte actuellement 342 noms. Le ministre de la Défense estonien, Hanno Pevkur, avait pour sa part estimé à environ 500 le nombre total de navires de la flotte fantôme russe.

Pour l'amiral Benoît de Guibert, "ce phénomène tire profit des libéralités du droit maritime international ainsi que de la relative opacité du transport maritime". L'état de ces navires est un autre sujet d'inquiétude potentiel : "Il s'agit essentiellement de tankers de moyenne capacité, souvent de construction ancienne, récemment acquis par des opérateurs peu identifiables et ne respectant pas souvent les standards minimums de sécurité. Nous avons également des doutes sur la solidité de la police d'assurance face à cet enjeu".

Ainsi, en janvier, un pétrolier battant pavillon panaméen et soupçonné d'appartenir à la "flotte fantôme" russe, l'Eventin, avait dû être sécurisé et remorqué par l'Allemagne après une panne en mer Baltique qui laissait craindre un risque de marée noire.

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