Reportage "C'est bien que la société civile soit impliquée" : en Ukraine, un musicien de métal participe à l'effort de guerre au sein de la Garde nationale

Engagé dans la Garde nationale, ce soldat musicien coordonne depuis l’arrière les aides civiles à sa brigade tout en enregistrant des morceaux avec son groupe de métal.

Article rédigé par Agathe Mahuet - Hélène Langlois - Yashar Fazylov
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Dmytro Kuchnir, un Ukrainien engagé dans la Garde nationale et musicien, enregistre des morceaux avec son groupe de métal pour porter la voix des combattants. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)
Dmytro Kuchnir, un Ukrainien engagé dans la Garde nationale et musicien, enregistre des morceaux avec son groupe de métal pour porter la voix des combattants. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Dmytro Kuchnir est batteur dans le groupe de métal Harmata, qui signifie "Canon". Son groupe enregistre dans un studio de Kiev. "Là, on est à la batterie, après ça va être la basse", décrit-il. "Il faut qu'on soit un peu sauvages parce que sinon on jouerait un truc de merde", plaisante le soldat ukrainien, parfaitement francophone.

Depuis un an, il a rejoint l'armée et la quatrième brigade de la Garde nationale, d'où la chanson "qui est dédiée à la brigade", explique Dmytro : "Elle va s'appeler Je suis l'arme. Ça vient d'une phrase qu'a sortie mon commandant dans une situation où on lui demandait s'il avait ses armes sur lui, et il a répondu : 'Je suis l'arme moi-même'. 'Je suis l'arme, je suis l'épée, je suis le couteau, je suis la balle, je suis l'arme.' Donc en fait, il y a tout dedans."

"La paix n'est pas possible aujourd'hui"

Sa brigade, aussi baptisée Roubij, a toujours été au front. Lui est chargé, à l'arrière, de projets avec la société civile pour ravitailler, en équipements, ses gars en première ligne. Une coopération civilo-militaire, plus que jamais nécessaire. "Déjà, l'État ne peut pas tout faire, indique Dmytro, et je dirais même que c'est bien que la société civile soit impliquée."

"La guerre est sur notre territoire, c'est chez nous. Si les civils ne participent pas, le front s'écroulera et ce sera une catastrophe."

Dmytro Kuchnir

à franceinfo

Les donateurs, note-t-il, restent au rendez-vous, mais souvent de façon désorganisée. "Aujourd'hui, par exemple, on nous propose encore des garrots à tourniquets. C'est bien, ça sauve des vies, mais ça ne va pas nous aider à éviter les blessures", déplore le soldat.

D'autant que la fin de la guerre lui semble très loin : "Les pourparlers qui ont eu lieu... Moi, je pense qu'il n'y aura rien. Les Russes ne vont s'arrêter que s'ils sont stoppés par voie militaire ou économique, ou les deux. Sinon, ils n'ont aucune raison de s'arrêter et on va continuer à se battre tant qu'il faudra pour que la Russie s'écroule. Et la paix, elle n'est pas possible aujourd'hui, c'est clair."

Guerre en Ukraine : portrait d'un musicien de métal, engagé dans la Garde nationale - Reportage d'Agathe Mahuet, Hélène Langlois et Yashar Fazylov

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