: Reportage Ukraine : dans les villages à la frontière russe, "on n'a plus peur, on est habitués"
L'armée ukrainienne a annoncé hier la mort de deux de ses soldats, les premières victimes de ce nouvel épisode de conflit, alors que de nombreuses violations du cessez-le-feu ont été constatées. Mais dans les villages frontaliers, l'habitude a pris le pas sur la peur.
Un checkpoint, des barbelés et une rivière que le chauffeur pointe, inquiet : de l'autre côté se trouvent les séparatistes, et leurs snipers. Quelques kilomètres plus loin, la ligne de front. Dans cette "zone contrôlée frontalière" de l'est de l'Ukraine, dans la région de Marioupol, les violations de la trêve se font de plus en plus nombreuses. Des bombardements et des coups de feu ont été entendus hier, alors que la France et l'Allemagne ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays.
Tatiana, 52 ans, est "inquiète". Elle habite à Chermalyk, un de ces villages frontaliers, et sort une munition, qui a atterri dans le toit de sa maison il y a deux ans. Pour autant, dit-elle, "on ne peut pas s'habituer aux bombardements." Ce n'est pas le cas d'un autre habitant, croisé quelques rues plus loin. Car pendant que les coups de feu claquaient dans la nuit, lui "dormait". "Cela fait huit ans qu'on vit comme ça. Depuis Marioupol [la ville de la région], vous avez sûrement entendu ce qui se passait. Moi, je l'ai vu, c'était juste en face, raconte-t-il. Dans ces moments-là, moi je dors. Je suis habitué."
"Les Russes vont continuer à tirer sur nous"
À quelques kilomètres de la frontière, des militaires ukrainiens occupent des maisons à Gnutové et ont pris leur position derrière la colline tout près du village, régulièrement bombardé depuis le début du conflit, il y a maintenant plusieurs années. De nouveaux bombardements ont eu lieu "hier et avant-hier".
Liudmila, 75 ans, vit à Gnutové. "Pour l'instant, ça va, mais on ne sait pas. On n'a plus peur, on est habitués, confie la septuagénaire. C'est une provocation par les Russes, ils veulent nous encercler et vont continuer à tirer sur nous." Sa maison se trouvait sur la ligne de front en 2015. Un missile a atterri "en plein dans la cour" à l'époque. "Il s'est embourbé dans la boue, et n'a pas explosé", raconte-t-elle, soulagée. Quant à la paix, Liudmila "ne sait pas" si elle reviendra un jour.
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